Une petite partie de cache-cache avec des anges… Pourquoi pas ? Le démon était prêt à passer à l’attaque, même si sa façon d’attaquer à lui était particulière. Il ne se battait jamais, contrairement aux autres agents. Lui, il séduisait. Son atout était dans son charme, son pouvoir de séduction. Il ne s’était jamais vraiment battu de sa vie. Certes, il avait bien échangé quelques coups de poings, mais en toute franchise, se battre ce n’était pas une chose qu’il faisait très souvent. Il n’aimait pas plus que ça les activités physiques. Celles qu’il pratiquait étaient d’un tout autre genre que celles-ci en tout cas. Il préférait largement les activités qui unissaient à celles qui éloignaient. Après, chacun ses préférences en soit… Lorsque la petite armée très hétéroclite se mit en marche, il suivit sans trop rien dire. Il était plutôt du genre à se la jouer solo qu’à avoir l’instinct de groupe dans ces configurations ci. Il savait qu’Elena ne fonctionnait pas comme lui et c’est donc avec un petit sourire entendu qu’il s’adressa à la sirène :
« On se retrouve plus tard ma chérie… »
Il l’embrassa sans aucune gêne. Leur relation était ainsi faite. Ils étaient libres. Très libres. Et si certains pouvaient trouver ce genre d’entente étrange, pour Lev c’était une relation très saine qu’ils avaient développé tous deux. Question de point de vue en somme, mais tant que chacun y trouve son compte, pourquoi pas ? Rapidement, il se faufila dans son coin, afin de mener sa petite vie de son côté en parfaite autonomie. Il s’agissait d’anges ici, et il aurait donc plus de mal qu’avec des humains, mais en se donnant à fond… Il avait le plein d’énergie, autant en profiter. Cela signifiait aussi que peu après la mission, il lui faudrait certainement retrouver quelqu’un, mais chaque chose en son temps.
Lev changea d’apparence. Il ne voulait pas qu’on le reconnaisse avec sa forme habituelle. Il tenait à ce physique depuis quelques temps et ne voulait donc pas déjà l’user de trop en situation de combat. Il devint brun, les yeux verts, la peau légèrement halée. Il allait miser le tout sur un petit côté hispanique. La drague du sud est en route. Il rejoignit une pièce calme assez rapidement. Passer à travers les murs lui donner un petit avantage. Il ne faisait pas ça de trop non plous, comme il lui arrivait d’avoir des ratés et en toute franchise se retrouver coincé dans un mur n’était pas vraiment ce qu’il souhaitait faire en mission… Chez lui c’était moins grave mais là, ce n’était pas vraiment le bon moment…
Il avait besoin de calme pour opérer, des anges en état d’alerte maximum n’étaient pas de bonnes cibles, tandis que là… Il offrit un large sourire aux deux anges qui se trouvaient là. Si elles semblèrent étonnées et prêtes à en découdre, elles n’agirent pas assez vite. Il activa son pouvoir en puissance maximale, la séduction était lancée. Elles hésitèrent et se radoucirent quand il commença à leur parler. En moins de vingt minutes, elles avaient été totalement embobinées et c’est donc très naturellement qu’il se dirigea vers le point de ralliement avec ses deux prisonnières (qui n’avaient pas forcément conscience de ce qui leur arrivait à cet instant T). Il les confia à ses supérieurs hiérarchiques, les laissant se débrouiller pour la phase emprisonnement. Il les avait rapportées, à eux de les neutraliser totalement, si jamais elles posaient problème, non ?
Il se trouva alors pris dans le feu de l’action. C’est que ça ne rigolait pas ici. Il se trouva rapidement face à une jeune femme blonde (Alleya) qui se battait extrêmement bien. Elle aimait de toute évidence embrocher les gens ce qui ne dérangeait pas outre mesure l’incube, tant que ce n’était pas lui qui se faisait embrocher… Il l’avait remarquée un peu plus tôt et bien qu’il ignora totalement qui elle était, il se doutait qu’elle était du genre bien protégée… Si Chiya restait aussi proche d’elle ce n’était sûrement pas sans raison et comme Lev tenait à sa vie plus qu’à tout, il estima que ce n’était pas le moment de la raguer, même si elle était vraiment très attirante, y compris les cheveux tâchés de sang. C’est alors que l’attention de l’incube se porta sur celui qu’il n’avait pas remarqué plus tôt. A être trop égocentrique, on en oublie de prêter attention à son entourage directe n’est-ce pas ? Archibald était ici. Ca pour une surprise…
« C’est fou comme le monde est petit… Toi ici ? »
Ceci étant, avec son apparence du moment, il y avait très peu de chance que le métis le reconnaisse. Du mannequin blond il était devenu un jeune homme brun à la peau plus hâlée. Certes, dans les deux cas il était séduisant, mais il n’y avait que ce point commun-ci. Et son sexe, il était resté de sexe masculin. Pour limiter les troubles de reconnaissances il reprit donc son apparence habituelle, retrouva rapidement ses formes dans lesquelles Archibald l’avait connu il n’y a pas si longtemps que ça... Il vit que la jolie blonde se battait toujours et décida de lui filer un petit coup de pouce en séduisant les anges avec lesquels elle se battait. Pas de quoi les embobiner comme les précédentes, mais au moins les déconcentrer et les ralentir. Il ne pouvait de toute façon pas faire grand-chose de plus dans la mesure de ses maigres moyens d’incube.
[912]
Cordélia Warldof
Age : 39 Messages : 303Couverture : Scientifique à la Tour (Maître des Poisons) Points : 448
Plus d'informations F A C E C L A I M : Leighton Meester R E L A T I O N S :
Sujet: Re: Mission I : Départ. Lun 1 Fév - 12:23
Sur Emeraudia, il n'y avait pas besoin de haricot magique pour passer d'un endroit à un autre, il suffisait juste que les personnes compétentes les ouvrent. Et Cordélia se demandait déjà pourquoi ils devaient partir du toit. Visiblement Lillian ne partageait pas complètement son enthousiasme, mais Cordélia avait l'habitude, il y avait peu d'agents aussi motivés qu'elle à la Tour. Il faut dire que dans son cas c'était une question de vie ou de mort, comme sa mère était un ange assez faible, elle avait hérité de la particularité pas du tout pratique de devoir avoir un objectif dans la vie pour survivre, et ce alors qu'elle était à moitié humaine. Et chez elle, il fallait que ce soit très concret comme but, alors que pour certains anges, si cela restait abstrait ou émotionnel, cela suffisait. Lillian par exemple n'avait pas l'air d'avoir de très grands objectifs, ou alors elle le cachait bien… mais Cordélia ne la connaissait pas encore assez pour se permettre de la juger (au moins à voix haute, car sinon, les jugements faciles, c'était un peu sa spécialité, elle devait bien l'admettre).
Contrairement à sa coéquipière, Cordélia était passée chez elle rapidement. Elle avait même vérifié qu'elle avait bien éteint la télévision. Pour ce qui était du gaz et de l'électricité, elle avait des domestiques donc elle avait tout laissé en était, surtout qu'elle ne partait pas pour des semaines, sinon on les aurait prévenu et on leur aurait laissé plus qu'une heure pour se préparer. Une fois sur le toit, elle avait rejoint de nouveau sa partenaire.
« Parce que tu es un ange déchu tu veux dire ? Sur Emeraudia, tout le monde se fout de ce genre de choses, tu te souviens d'Anita ? La copine de mon ancien coéquipier ? C'était aussi un ange déchu, et elle était de toutes les missions avant d'avoir son bébé. » En plus, sur Terre, on avait l'air de déchoir les anges pour un oui ou pour un non. Enfin, Cordy ne connaissait pas tous les détails de l'histoire de Lillian, mais elle ne voyait pas l'intérêt de bannir les gens. En quoi est-ce que ça allait arranger les choses ? Mais comme elle avait toujours vécu sur Emeraudia, elle pouvait parfois être très obtuse aux autres cultures.
« Moi ça va, oui. Et je suis toujours prête pour le combat... » Quant à l'opinion de Lillian sur le fait de tuer ou de blesser. « Tu devrais savoir mieux que personne que parfois pour qu'un arbre pousse droit, il faut couper quelques branches. Et là, les anges rebelles sont ces branches. De toute façon, c'est eux ou trois dimensions entières, alors on n'a pas trop le choix. » Puis, il y avait peu de chances qu'ils doivent tuer, ce n'était pas le genre de la maison.
Aziliz les retrouva toutes les deux, Cordélia se contenta d'un bref salut. Elle laissa les deux jeunes femmes discuter entre elles, mais ce fut court car le départ était lancé. Cordélia se mêla à la masse, veillant à rester près de sa partenaire. Non pas pour la protéger mais parce que c'était le protocole. Dès qu'elles furent entrer dans l'abbaye, Cordy enclencha sa télépathie. C'était ce qui lui permettait en combat au corps à corps de parer presque tous les coups de l'adversaire. Mais niveau force, elle n'était pas plus puissante qu'un humain lambda entraîné au combat alors elle se rendit vite compte que ça n'allait pas le faire. Elle prit donc ses aiguilles et visa le cou d'un de ses adversaires. Elle la retira ensuite vivement pour en viser un autre qui pensait à autre chose qu'au combat et qui était donc une proie facile. Elle vit l'image mentale de Lillian dans un esprit, elle se redressa pour chercher sa coéquipière des yeux, elle lui lança alors un avertissement silencieux « Lillian ! Derrière toi ! »
Pour le moment, il n'y avait pas trop de blessés dans leur camp mais son esprit en alerte repréra une nouvelle attaque… dirigée contre Ian. Elle piqua un sprint et sauta sur l'ange amie pour qu'il ne reçoive pas le coup qui lui était destiné « Attention ! » Avait-elle crié en même temps. Elle s'était pris le poignard dans l'épaule à la place de Ian qui l'aurait reçu dans le coeur. En attendant, il étaient tous les deux à terre. Elle roula sur le côté pour libérer Ian de son poids tout en tenant maladroitement son épaule. Elle saignait beaucoup. « Et merde ! » Jura-t-elle entre ses dents. « Je vais buter ces salopards. » grogna-t-elle en essayant d'attraper le manche du poignard pour le retirer. Comme elle n'y arrivait pas et qu'ils étaient des cibles faciles, surtout elle, elle prit dans sa ceinture une grenade empoisonnée qu'elle lança sur un groupe trop près d'eux à son goût. La grenade explosa et le poison se répandit. Mais tous les agents de la Tour étaient immunisés contre les poisons de Cordélia, ils recevaient régulièrement des traitements en ce sens. Et au moins le périmètre immédiat autour de Ian et Cordélia était sécurisé pour quelques minutes… le temps qu'elle arrive à enlever ce fichu poignard de son épaule (mais il était dans son dos alors pas simple) et qu'elle utilise sa magie curative… Elle ouvrit sa sacohe et attrapa une serviette qu'elle lança à Ian. « J'y arrive pas, tu vas m'aider. Tire d'un coup sec sur le poignard puis met tout de suite la serviette pour compresser. Je me soignerai avec ma magie blanche juste après. » C'était un mauvais plan, mais mieux vaut un mauvais plan que pas de plan du tout.
{943}
Invité
Invité
Sujet: Re: Mission I : Départ. Mar 2 Fév - 15:11
Hein ? Quoi ? Comment ? Oui ! Je prendrais un café s'il vous plaît... Un café ?! Un café par cette saison ?! Mais vous êtes malade ! Vous êtes vraiment sûr que vous voulez un double-scotch ? Un double-scotch ?! A quatorze-heure trente ? Jamais de la vie ! C'est trop dangereux, j'ai trop peur de me faire écraser dans la rue par le mammouth avec la robe mauve à pois verts. Ce serait de l'inconscience ! Vous avez raison, c'est plus sage... Limonade + lait pour tout le monde ! Même pour l'éléphant.
Archibald en était là. Perdu était un euphémisme. Les combats, la guerre, les épées, les anges rebelles qu'il fallait maîtriser, c'était tout nouveau pour lui et on pouvait résumer ça en trois mots simples : vaste flou artistique.
Revenons plutôt au début de ce chaos total, début où la priorité d'Archibald n'était pas de survivre à des créatures inconnues, mais à apprendre à en connaître une, un peu plus sympathique.
« D'accord, c'est gentil. » Lança t-il en souriant.
La jeune Alleya venait de lui proposer son aide dans le combat qui allait venir. Bien loin de vouloir refuser le seul et unique renfort qu'il aurait certainement de la journée, Archi n'était pas pour autant à l'aise. Même s'il n'était pas du genre macho, se faire aider 1) par une fille plus jeune que lui, 2) dans une bagarre, 3) à son premier jour de travail, c'était loin d'être ce dont il avait rêvé.
Tamia Yamazaki fit ouvrir un portail à une jeune femme brune du nom de Chiya et tous les agents s'y engouffrèrent sans demander leur reste (enfin, loin d'être tétanises, certains semblaient presque courir d'impatience ! Folie quand tu nous tiens !). La dernière fois où Archi avait franchi un portail de ce type, il avait mis plus de 6 mois à le trouver (c'est que c'est pas hyper répandu ces petites bêtes là) et quand il l'avait franchi il était tombé sur une dimension où pour ainsi dire TOUT était différent de la Terre (et à la fois étrangement similaire). Là, ils allaient arriver dans un QG d'Anges rebelles en état de presque-arrestation et selon toute vraisemblance il y aurait du fight et du sang. Alleya elle, ne semblait pas du tout angoissée (Globalement, seul Archibald se pissait dessus), au contraire : elle exultait.
« Fun ?! Euh... n'allons pas jusque là ! »
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, tous les agents de la Tour Bleue s'était retrouvés devant une petite chapelle, dans le pays de la nuit et était rentrés en éventrant la porte (à vrai dire, ceci était l’œuvre de Tamia). Alors que tout le monde se ruait à l'intérieur de toutes les façons possible (un venait même de traverser un mur), Archi resta un peu en retrait et regarda Chiya mener l'assaut. Un garçon commença par un coup de poing à un ange et grilla avec de la foudre tout ceux alentours. Parfait, ça commençait bien, la violence l'encerclait de toute part. Plus ou moins tout le monde faisait étalage de ses pouvoirs et quand à ceux qui ne le faisaient pas, ils savaient se battre et avaient même des armes redoutables.
C'était le cas d'Alleya, qui semblaient danser avec ses lames et mettre KO quiconque la croisait. Archibald était tellement stupéfait qu'il en oublia presque de participer. « Parfait ! Continuez comme ça ! Vous vous débrouillez super bien ! ». Il fallait dire qu'elle était vraiment épatante. « Attention à droite toi là-bas ! Voiiiilà ! Allez, vas-y, plus fort ! PLUS FORT ! ». Après avoir parlé avec elle quelques minutes, Archi avait cru cerner la jeune métis : il la sentait douce et pleine d'énergie, agréable et joviale. Jamais il ne l'aurait imaginée guerrière et si à l'aise au combat. Plus que choquer le métis, la dextérité d'Alleya tira Archibald vers le haut et lui donna envie à son tour d'aller au combat. C'était presque devenu contagieux.
Sans attendre une minute et en n'écoutant pas la petite voix dans son oreille qui lui criait « Fond toi dans la masse ! Fond toi dans la MASSE ! », Archibald s'approcha de Tamia et Lantys, qui ne prenaient pas part au combat et demanda à la grande blonde, presque sans hésitation le mec, pas gonflé :
« Je peux vous emprunter votre épée ? »
Alors oui, Archibald Grant frappait fort dès sa première mission : Déjà il osait parler à Tamia, ce qui était une vraie folie en soi apprendrait-il plus tard, en plus, il avouait à demi-mot qu'il était un vrai bleu et qu'il n'avait même pas prévu d'armes pour la mission (Une arme ? Pour quoi faire ? J'ai un polo blanc!) et surtout, il OSAIT lui demander de lui prêter son épée, la sienne. Rien que ça, oui.
S'il survivait à ça, on pourrait lui payer des figues Hey regardez, c'est le gars qui a osé prendre l'épée de Tamia Yamazaki!!. Contre toute attente, ça marcha. Tamia lui prêta une longue épée qu'Archi savait d'expérience manier aussi bien qu'un enfant de 5ans sait jouer du violon. Il ferait ce qu'il pourrait. Après tout, il fallait bien tenir l'épée par la lame et frapper avec le manche ? Non ? Ou c'était l'inverse peut être ?
En quelques centièmes de secondes, Archi était encerclé par le chaos. Il peinait à différencier les agents des anges rebelles (A quand les uniformes pour la Tour Bleue, hein?!) mais parvint finalement à trouver un ennemi. Enfin, ce fut lui qui le trouva : l'ange s'approcha du seul agent qui était aussi fixe qu'une statue de sel. Son sang ne fit qu'un tour et Archibald leva son épée pour frapper.
Son épée scinda l'air à la verticale mais l'ange parvint à l'éviter. Archibald qui ne se laissa pas déséquilibrer par le poids de l'épée (à son avantage il était plutôt costaud et même assez rapide) revint presque immédiatement à la charge avec le revers. L'ange était rapide et avait des pouvoirs, à l'inverse d'Archibald (du moins ne le savait-il pas). Avant que le sang ait pu couler l'ange parvint à se saisir du poignet d'Archi et à le forcer à lâcher son épée. Devant l'urgence de la situation (c'était peut être sa vie ou la sienne après tout, on ne pouvait pas savoir ce que ferait l'ange), Archibald ne réfléchit pas et assena un fort coup de tête à son détracteur. Son épée tomba mais l'humain redoubla de rapidité : l'ange, déséquilibré, tombait à terre et Archi fusait déjà en sa direction. Il lui fit une clé de bras pour l'immobiliser et le maintint ainsi contre lui. Il n'entendit même pas Alleya qui venait de lui parler, trop pris dans le feu de l'action.
« Tu ne vas pas bouger hein ? »
Bizarrement, l'ange obéit. A vrai dire, il se laissa docilement faire : on aurait dit que plus Archibald forçait pour le retenir, plus l'ange faiblissait en vivacité. Il n'essaya même pas de se dégager. Devant l'euphorie de la situation et l'excitation qui avait gagné le jeune Grant (l'adrénaline était à son maximum, il la sentait), l'ange ne put que suivre l'agent de Savoir. Archi ramassa l'épée et rendit le détenu à ceux qui s'en chargeaient, des agents de Comynerin, donc.
A la fois fier de lui et satisfait, Archi se retourna brusquement quand soudain un jeune homme l'interpella. Inconnu au bataillon. C'était fou comme le monde était petit oui... Mais qui êtes-vous monsieur ? Tout alla très vite et encore dans le feu de l'émotion, Archibald n'eut pas à attendre trop longtemps pour comprendre ce qui se passait. C'était tellement démentiel que sa cousine aurait pu apparaître là qu'il n'en aurait pas été plus surpris.
« Oh putain... Levinski ? C'est bien toi où je suis déjà dans un coma artificiel ? »
Le jeune homme qu'il avait en face de lui et qu'il ne connaissait absolument pas venait de se métamorphoser en Levinski, le mec du bar, comme ça, en trois secondes. La télépathie de Cordélia la scientifique n'était donc apparemment pas la seule énormité à laquelle il allait être confronté à Emeraudia. La réponse paraissait logique pourtant Archi ne put s'empêcher de poser la question :
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
Non, il n'y avait pas à dire, cette première journée de travail n'avait rien de normal.
La situation était grave, Raëlle ne pouvait pas le nier. Si Quartz l’avait mise sur la liste des agents à convoquer, elle ne pouvait pas nier qu’elle en était fière. Elle avait travaillé d’arrache pieds pour en arriver là où elle l’était désormais. Elle avait encore beaucoup à faire et beaucoup à apprendre, mais c’était une des choses qu’elle préférait, ce n’était donc pas un problème. Et elle savait qu’elle se donnerait toujours au maximum. Sur le toit, les agents arrivèrent au compte gouttes. Les uns après les autres, ils se retrouvaient en petit groupes. Raëlle aperçut Katarina avec son meilleur ami, elle remarqua Autumn aussi. Elena, une de ses amies, traînait encore avec Lev, l’incube insupportable. Raëlle navait du se le coltiner durant une mission et ce qu’elle en avait retenu était qu’il était franchement lourdingue et qu’il valait mieux éviter de lui faire confiance. Pas forcément courageux, il avait émit l’hypothèse de changer son corps pour laisser traverser le moindre missile… Pas de quoi rassurer sa coéquipière. Mais au-delà de cela, s’il l’avait plus ennuyée qu’autre chose, elle n’avait rien contre lui. Tant qu’il ne cherchait pas à user de ses charmes sur elle, tout allait bien.
Puis vint le temps de passer le portail. La tension monta d’un cran, et Raëlle eut quelque peu le tournis. Ian contrôlait tout cela bien mieux qu’elle. Les changements brutaux étaient relativement violents pour l’ange. Elle n’avait pas encore eut le loisir de travailler sur ce côté-là de son pouvoir. Une chose à la fois, une chose en son temps. Mais elle finirait par y arriver, il n’y avait pas de raison. Si Ian y arrivait, pourquoi pas elle ? Le Pays de la Nuit était fondamentalement de l’idée que pouvaient se faire les terriens du paradis. Pas de forêt luxuriante, de cascade cristalline. Mais le paysage n’était que secondaire aujourd’hui. Une porte se présenta devant la colonie d’agents et la reine des Enfers n’hésita pas avant de la défoncer.
Raëlle était un peu mal à l’aise quant à l’idée d’affronter des anges. Ils étaient, en soit, un peu comme elle. Différents, certes, mais pas totalement. Cependant, ils semblaient vouer aux démons une haine qu’elle-même ne se connaissait pas. Elle était trop douce pour cela. Oh, il y avait bien des gens qu’elle n’aimait pas ou qu’elle évitait fondamentalement, par principe, mais une haine basée sur une différence raciale n’était pas dans ses habitudes. Kate devait sans doute haïr tous les anges à ce moment précis, mais Katarina était Katarina, et Raëlle était en soit, tout son contraire ou presque. Et par Quartz merci. Prête à combattre, la brune se lança avec les autres dans la bataille. Elle concentrait sa magie en enfermant dans des prisons de roche ses adversaires, laissant les autorités s’en charger. Ce n’était pas évident et elle ne pouvait procéder que méthodiquement. Un ange à la fois, pour s’assurer de la dureté de la pierre, jusqu’à ce qu’ils soient pris en main. C’était compliqué, cela la forçant à rester proche de Johan pour qu’il puisse, si besoin, la protéger. Alors qu’elle allait faire une nouvelle prison, elle entendit Johan lu crier de se pousser. Laissant tomber ce qu’elle comptait faire, elle s’éloigna et se contenta d’attaquer de ses dagues les anges rebelles qui s’approchaient trop près d’elle. Elle sentit néanmoins le changement chez Johan. Elle avait l’habitude à force. Les missions, les voyages au Pays de l’Eté. Quand il fut remis, elle se rapprocha de lui, jouant toujours de ses dagues, non sans faire attention aux endroits qu’elle touchait. Ne pas pouvoir tuer était compliqué. Ils étaient entraînés pour, particulièrement lorsqu’il s’agissait de nuisances importantes.
« Ca va, et toi ? Pas trop horrible ? »
Elle connaissait l’aversion de Johan pour les auras d’ange. Avec le temps, elle avait appris à passer au dessus. Il avait un pouvoir de démon, cela était sans aucun doute logique. D’un côté, elle se disait que c’était normal, que ça ne pouvait qu’être comme cela, mais de l’autre, parfois, elle se demandait ce qui avait pu lui plaire chez elle, qui était un ange pur et dur. Ce sentiment avait été balayé lorsqu’il l’avait demandé en fiançailles, mais bon, elle devait l’avouer, cela lui avait déjà traversé l’esprit.
« Avec une bulle d’eau peut-être… On pourrait essayer de les emprisonner dedans, mais je ne sais pas si je tiendrais assez longtemps pour qu’ils les récupèrent tous… »
Elle n’était pas un puits sans fond de magie. Elle avait ses limites, et même si elles étaient plutôt hautes, elle n’était pas non plus aussi puissante que Tamia. C’était possible, mais risqué. Mais elle devait tenter. De toute manière, c’était cela ou rien. Elle devrait se concentrer énormément, mais elle en était capable.
« Okay, on y va. A mon signal, d’accord ? »
Raëlle se concentra sur l’eau. Elle la sentait, dans l’air, se compresser, formant un nuage de plus en plus gros. Se condensant au fur et à mesure. Le nuage se transforma en une sphère d’eau, flottant dans les airs. Raëlle modifiait les molécules une à une. Fastidieux, mais elle en avait l’habitude. L’eau comme l’air lui répondait en un claquement de doigt. Puis elle hocha la tête en direction de Johan. C’était maintenant ou jamais.
Kate et la famille royale, c’était un peu une histoire d’amour. Elle en avait un respect immense et n’oserait jamais leur dire un seul mot de travers. Pas parce qu’elle était pleine d’espoir et espérait quoi que ce soit de cette dernière, mais tout simplement par respect. C’était aussi simple que cela. Kate avait beau être vénale à souhait, il y avait certaines choses sur lesquelles elle pouvait encore en surprendre plus d’un. Son respect dénué d’envie pour la famille royale en était un.
« Hachi… Tu n’as jamais ouvert un seul bouquin sur le Pays de l’Eté ? Ce n’est pourtant pas ce qu’il manque ! Son père était un humain. Mais elle n’est plus avec lui depuis longtemps. Je ne sais même pas si la princesse Ella l’a connu. En fait, je n’étais pas née à l’époque… »
Kate aurait pu passer des heures à parler du Pays de l’Eté. Elle l’avait peut-être quitté lorsque ses parents avaient connu leurs sombres jours et perdus toute leur fortune, mais Kate ne le reniait pas pour autant. Et si Hachi était inculte sur l’histoire de son pays et que ça l’énervait, elle devait avouer qu’elle n’était pas pour autant plus calée sur la Terre. C’était un endroit qu’elle détestait au plus haut point. Peut-être même encore plus que les anges. Quand elle avait des missions là bas, elle y allait parce qu’elle n’en n’avait pas le choix, mais à reculons et franchement pas motivée. Pour les shootings, c’était la même chose. Elle était beaucoup plus à l’aise sur Emeraudia et au Pays de l’Eté. Quant au Pays de la Nuit… Elle n’y avait jamais vraiment été, maintenant qu’elle y pensait.
« Ouais, tu me montreras ça après, je te dirais ! »
Elle aurait volontiers continué sa petite discussion, mais Tamia les informa des consignes pour la mission. Il fallait faire prisonniers les anges rebelles. Pas les tuer. Kate grogna un coup. Son pouvoir était purement offensif. Elle apprenait depuis peu à s’en servir comme défense, mais ne pas tuer était un poil plus compliqué pour elle. Pas qu’elle adorait tuer, elle n’était pas non plus complètement cinglée juste un peu quoi. Mais c’était l’issue la plus facile avec son pouvoir. Ou alors, l’ennemi finissait grièvement brûlé et donc se retrouvait souvent mort quelques temps plus tard. Mais Kate pouvait au moins compter sur son bracelet de maitrise récent pour éviter tout débordement. Il faudrait simplement qu’elle se concentre pour ne pas lancer d’attaques trop puissantes. Et comme elle n’avait aucune arme et se battait rarement au corps à corps, et bien elle allait bien devoir faire des efforts.
Jaugeant la pièce du regard, Kate poussa un soupir. Ca allait être la galère. Elle ouvrit sa paume et une boule de feu y prit vie en une demi-seconde. La blonde jugea de la température et se lança dans la bataille. Les rafales de boules de feu étaient dangereuses pour les anges, mais aussi pour les autres agents. Elle allait devoir faire particulièrement attention. Alors qu’elle visait un ange, un autre agent la percuta. Elle lui cria tout ce qu’elle pouvait puis fixa sa boule de feu. Et merde ! « Autumn, baisse-toi ! » Heureusement, la mécanicienne l’entendit juste à temps et évita de justesse la boule de feu. Grinçant des dents, Kate reprit ses attaques. Était-ce grave si elle les amputait d’un bras ou d’une jambe ? Ce n’était pas spécialement vital, si ? Lorsque Hachi fit de nouveau une apparition à ses côtés, elle fit une grimace. Ne pas complètement cramer ses adversaires était plus dur qu’il n’y paraissait. Mais elle semblait pour l’instant se contenir plutôt bien…
« Pas vraiment… »
Elle avait répondu plus pour répondre que pour vraiment le mettre au courant, parce qu’elle devait être continuellement concentrée et ce n’était pas une mince affaire. Elle aperçue Arawn et Lev non loin, les deux lui donnant des pensées différentes. Arawn volait le pouvoir de ceux qu’il touchait… Pour le moment, il semblait plutôt bien se débrouiller. Pour Lev… A vrai dire, elle ne l’avait reconnu seulement parce qu’elle venait de le voir changer d’apparence. Et visiblement il connaissait l’homme qui avait parlé à la princesse Ella et qui sentait étrangement le Pays de l’Eté. Alors qu’elle était dans ses pensées, elle sentit son genou gauche céder et un cri de douleur s’échappa d’entre ses lèvres. Quelle idiote elle était ! Elle passa automatiquement en mode défense, même si elle avait encore du mal avec ce côté-là de son pouvoir. Une barrière de feu l’entoura des pieds à la tête et sans réfléchir plus longtemps, elle envoya une vague de feu sur l’ange qui venait de l’attaquer. Les flammes léchèrent le bras de sa cible et Kate en profita pour appeler Hachi. Elle n’avait confiance qu’en lui, et il était le mieux placé pour lui sauver la peau.
« Hachi ! Aide-moi ! »
Elle tenta de bouger sa jambe mais cela ne fit rien de plus que de la faire grincer des dents à cause de la douleur. Saloperie d’emplumé !
C'était le baume au cœur qu'Aziliz Sixtine avait pu échanger des nouvelles avec son amie Lillian après une longue année de séparation, mais les retrouvailles tournèrent court en raison des directives que Tampopo Yamazaki leur donna bien vite au sommet du toit. La vouivre avait renoncé à demander qui avait été nommé pour être son ou sa nouvelle partenaire, car c'était pour le moment une attaque de groupe qu'ils devaient tous mener de front, et c'était donc en collaboration avec l'ensemble des agents qu'elle devait travailler étroitement sans s'inquiéter de former un binôme particulier. D'une certaine manière, cela lui donnait davantage les coudées franches de ne pas être assujettie à ne suivre les pas que d'une seule et unique personne. Mais, instinctivement, elle se dit que c'était l'occasion de combattre aux côtés de Lil', et même tenter de la protéger.
Toutefois, la mêlée fut si violente qu'Aziliz fut presque aussitôt séparée de son amie. L'abbaye qui formait leur étrange champ de bataille était à la fois immense et étroite, inadaptée qu'elle était à être le théâtre de la guerre. L'ironie d'orchestrer un passage à tabac dans un lieu saint tel que celui-ci arracha un sourire à la vouivre. Les églises étaient censées être des lieux d'asile, de paix et de protection pour celles et ceux qui s'y réfugiaient. Mais pour Aziliz, qui avait perdu des siècles auparavant toute sa famille, sa mère et ses sœurs, aux mains du bras armé de l'Église catholique, la Très-Sainte Inquisition, s'attaquer à des anges en plein milieu d'une abbaye lui donnait une vague impression de revanche, un frisson de justice poétique. Tel un numéro d'arroseur arrosé, la scène brutale acquérait à ses yeux des relents jouissifs et presque comiques. Son œil vorace se régalait de cet affreux spectacle.
Mais la première victime que la vouivre avait choisie et pensait avoir efficacement envoyée au tapis se releva d'un bond. L'ange maîtrisait un art martial proche de la boxe thaïlandaise, et tous ses mouvements étaient faits d'une étroite alchimie de robustesse et de souplesse. C'est là que la difficulté de la mission se posa vraiment à Aziliz Sixtine. Comment combattre à l'arme blanche quelqu'un qui se battait à mains nues, sans lui infliger de blessures qui pourraient mettre sa vie en danger ? La reine Tamia avait été claire : il n'était pas question de tuer, mais seulement de capturer, et Aziliz avait bien l'intention de suivre à la lettre la consigne.
Elle prit la décision d'acculer son adversaire contre un mur, jusqu'à ce que celui-ci n'ait plus d'autre alternative que de s'avouer vaincu et de se rendre, face au fil affûté de ses dagues. Bientôt, elle était proche du but, et elle voyait dans les yeux bleus aux reflets de glace de son opposant monter un sentiment de panique. Il reculait de plus en plus, et elle s'avançait inexorablement...
Soudain, une force atteignit la femme dans le dos et la précipita au sol. En même temps, le sol fut pris d'un effroyable tremblement. Aziliz faillit d'instinct attaquer en retour celui qui l'avait poussée, pensant que c'était un ange qui l'avait mise à terre pour sauver son camarade et lui donner le coup de grâce, mais elle s'abstint et retint son geste quand elle prit conscience qu'il s'agissait en vérité d'un agent de la Tour, vraisemblablement un démon. Celui-ci, sans un mot ni transition, ni même attendre un « merci », venait de reprendre le combat. Elle en conclut que c'était pour lui sauver la vie qu'il l'avait ainsi malmenée. Elle en trouva la confirmation dans l'impact inquiétant qu'avait laissé la foudre sur le sol à l'endroit même où elle s'était tenue quelques secondes plus tôt, ainsi que l'atmosphère particulière qu'avait engendrée le champ électrique et qui continuait de peser dans l'air. L'ange boxeur, lui, en avait profité pour s'enfuir sans demander son reste.
Aziliz ne le chercha pas des yeux : elle faisait confiance à n'importe quel membre de l'Agence qui croiserait son chemin pour le mettre hors d'état de nuire. Elle se releva et vérifia rapidement qu'elle n'était pas blessée : non, elle aurait sans doute quelques bleus sur les coudes et les genoux dus à la chute, mais elle n'avait ni écorchure, ni fracture, ni brûlure. Elle pouvait se relancer dans la lutte sans réserve. Mais son cœur manqua à nouveau un battement lorsqu'elle sentit le déplacement d'un souffle massif et entendit un craquement des plus lugubres.
Projeté par une puissance effrayante, un petit bonhomme aux cheveux rouges qui était des siens venait de passer à travers le bois d'une porte percée dans le mur juste à côté d'elle. Où avait-il bien pu atterrir ? L'ouverture menait-elle à la sacristie ? Sans se poser plus de questions, Aziliz franchit le seuil pour en venir au plus vite en aide à l'infortuné. Sous ses yeux prit alors corps une vision abominable.
Un ange utilisait ses pouvoirs aqueux pour immobiliser le petit homme à la chevelure extravagante et le forcer à avaler une violente gerbe d'eau qui lui frappait le visage. Si personne n'intervenait, en toute certitude, il allait le noyer. Aziliz Sixtine sentait son escarboucle chauffer et rougeoyer sur sa poitrine. Toutes les molécules de son corps brûlaient de se métamorphoser en sa forme monstrueuse de salamandre de lave et de mettre fin à cet affrontement en un carnage ardent et définitif. Mais son bracelet de contrôle mit un frein à ses vibrations magiques menaçantes tout autant qu'elle se raisonna d'elle-même : si elle se laissait aller de la sorte, non seulement elle tuerait l'ange à coup sûr, mais le démon aussi, s'il ne maîtrisait pas le feu, risquait de rôtir sur place. Alors la vouivre saisit le premier objet à disposition qui était à même de lui donner une force de frappe suffisante. Avec ce qui ressemblait à une sorte de rage frustrée, elle saisit une contrebasse à l'abandon, l'éleva de ses deux bras tendus, et elle fracassa l'instrument imposant sur la tête de l'ange aux cheveux bleus.
Le jet d'eau se tarit aussitôt. Avant de tomber, l'ange désaxé par le coup fit quelques pas insensés avant de s'effondrer en une glissade grotesque de pingouin maladroit trébuchant sur la banquise. « Celui-ci ne se relèvera pas » se dit la femme, un sourire satisfait aux lèvres. Elle se baissa pour l'attraper par les pieds et le traîna à sa suite hors de la pièce. Elle ne jeta pas un regard en arrière au démon au style punk – il lui suffisait bien amplement qu'il ait eu la vie sauve, et elle avait encore bien du pain sur la planche. Puis elle se débarrassa du corps assommé au milieu des prisonniers qui s'entassaient déjà, dans des états de conscience plus ou moins altérés, auprès des souverains des Pays de la Nuit et de l'Été.
C'est peut-être parce que jusqu'ici Aziliz n'avait pas fait de démonstrations de pouvoirs surnaturels que presque sur-le-champ elle fut agressée par une autre ange : elle devait sembler plus vulnérable que d'autres, avec ses dagues comme seule défense visible. Sa nouvelle antagoniste était munie d'une masse d'arme hérissée d'aiguilles acérées et elle n'hésitait pas à s'en servir. Aziliz dut esquiver plusieurs coups périlleux, comme si elle traçait au sol les pas lestes d'une danse mortelle. Puis la vouivre plongea en piquée sur son adversaire. De sa lame, Aziliz lui donna un coup de manchette, et l'ange lâcha son arme avec un cri. Cette dernière n'eut pas même le temps d'enserrer de son autre main son poignet blessé pour comprimer le sang s'échappant par l'entaille que la vouivre rengaina, attrapa ses deux mains presque jointes et les lui fit passer dans le dos. D'un geste brusque et sec, elle les tira vers le haut, ce qui lui arracha un nouveau cri de douleur et la fit vaciller sur ses jambes. Mais Aziliz la tint solidement afin qu'elle ne s'effondrât pas et ne profitât pas de l'avoir à son tour déséquilibrée pour pouvoir s'échapper.
Tout en immobilisant l'ange avec toute sa vigueur, Aziliz pestait contre elle-même et contre la hiérarchie : elle n'avait ni corde, ni menottes sur elle qui lui auraient permis d'enserrer les poignets et les chevilles de sa prisonnière, puisque ce n'est qu'après qu'on leur avait demandé d'aller chercher leur équipement qu'on les avait prévenus que la mission consisterait à faire des captifs. La chance la réunit cependant de nouveau avec Lillian Parker, et la présence de sa confidente lui fit entrevoir la solution en un éclair. La vouivre ne sut pas trop si c'était « Lillian ! » ou « Lil', lianes ! » qu'elle s'écria à son adresse, mais ce qui était sûr c'est que l'ange déchue l'entendit et comprit immédiatement sa requête. Il lui suffit alors de poser les mains sur les bras que son amie tenait d'une poigne de fer pour les entourer de tiges végétales résistantes que leur ennemie ne pourrait rompre sans aide. Un deuxième rebelle venait d'être neutralisé.
{1485}
Elena Blacklue
Age : 27 Messages : 237Couverture : Ambassadrice/Dirigeante de l'Association pour la protection des sous marins Points : 571
Elena et Lev se ressemblaient par bien des traits de caractère. En effet, la princesse, tel son meilleur ami, semblait d’un je-m’en-foutisme dès plus total. Elle avait à cœur l’équilibre des forces mais après deux cent mille ans d’existence, elle était extrêmement blasée. En réalité, rien ne la surprenait vraiment. Elle avait déjà tout vu, tout vécu et les hommes ne changeant jamais vraiment, seul le contexte était réellement différent…l’issue restant la même. C’est pour cela qu’Elena avait une tendance à ne respecter personne, à pousser les limites des personnes qui l’entouraient au maximum, pour les tester. Quand Quartz ou même Tampopo en aurait marre de ses insolences et la renverrait dans son océan ? C’était l’une des rares questions qui parvenaient à la garder un peu intéressée. Cela et les missions bien sûr ! Etant d’une nature très guerrière, la sirène pourrait passer le reste de sa vie à se battre et étant une immortelle, cela voulait tout dire. Mais il fallait arrêter de se soucier du futur, c’était trop ennuyant. De plus : “La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent.” (A. Camus) Et c’était ce qu’elle faisait, depuis bien longtemps.
La brune avait donc rejoint Lev dans la salle de réunion. Ses amis étaient aussi l’une des raisons qui la poussait à continuer. Ca et le fait qu’elle ne pourrait bien évidement pas avoir la lâcheté de se suicider. « Je sais. J’aime utiliser ton vieux prénom, ça m’amuse. » Et ce qui l’amusait passait toujours devant tout. « Princesse de mes rêves, ça me plaît ça ! » Elle flattait elle-même son ego, merci bien, mais que d’autres le flatte aussi était fort agréable.
« Elle devait moins être jouasse le lendemain. » fit-elle remarquer à Lev. « Mais je te titille, tu sais bien que je pense que tu es l’un des meilleurs coups de ce misérable monde. » Elle lui sourit grandement. L’honnêteté de la princesse pouvait parfois surprendre les non-initiés. Elle disait ce qu’elle voulait, pouvait faire ce qu’elle voulait même manger des crêpes au froment en pleine réunion urgente. Elle se fichait de tout et surtout de ce qu’on pouvait penser d’elle. Après tout, Elena ne cherchait pas à nouer des relations. Elle avait une vie sociale déjà fort remplie.
Elle dut s’absenter pour chercher ses affaires. Et puis elle ne pouvait décemment combattre en escarpins lilas. Bien qu’elle pourrait toujours faire un brunch d’Anges en étant aveugle et sourde. C’était ça la puissance. Elle fut prête rapidement, elle n’était pas du genre à traîner, et se retrouva de nouveau près de Lev. Son sourire s’agrandit lorsqu’un certain vampire les rejoignit. « Que tu es adorable Yv’ !! » Oui, Elena choisissait aussi de retenir ce qu’elle voulait dans les phrases qu’on lui disait. « Je ne suis pas jalouse. Je ne suis pas prêteuse, c’est différent. » Son sourire se fit mutin. En tant que grande égoïste, Elena n’aimait pas vraiment qu’on s’approche de ses amis. Elle se blottit contre Lev pour accentuer ses propos tandis que les garçons se saluaient.
Elle réagit lorsqu’Yvain lui parla de leur tout nouveau binôme. « Oui je sais. Quartz m’a convoqué pour m’annoncer la nouvelle. Au début, il ne m’avait pas dit que c’était toi alors imagines toi la scène que je lui ai fait…Et lui, il rigolait ! Mes caprices l’amusent…à croire qu’il est vraiment fou… » Cela dit, ça changeait un peu un Inya comme lui. Peu d’individus s’attiraient la sympathie d’Elena mais Quartz en faisait partie. « Oui, c’est plutôt pas mal. Je suis assez contente, je pense que l’on va former une bonne équipe. » Un vampire et une sirène qui n’aimait pas les anges, ça devrait plutôt bien fonctionner non ?
Tamia les interrompit dans leur discussion en ouvrant le portail. Ils atterrirent devant une sorte de grande abbaye. Lev ne tarda pas à partir de son côté, après l’avoir embrassé. Leur relation était extrêmement libre mais on ne pouvait pas dire qu’ils avaient connu un modèle de fidélité dans leur vie…Les sirènes ne l’étaient d’ailleurs pas du tout de nature. Elena et Lev avaient beau s‘entendre formidablement bien, au combat ils avaient des modes de fonctionnement trop différent pour rester ensembles. Une fois qu’il eut disparu, les cheveux d’Elena devinrent blancs et ses yeux bleus glace. Son arc apparut dans sa main et son carquois de flèches dans son dos. « Comme on est censés les affaiblir plus qu’autre chose, je vais les cibler avec mes flèches, tu les chopperas avec ta force après ok ? » Elena avait beau aimer foncer dans le tas et toucher tout ce qu’elle pouvait, elle était aussi très réfléchie et ses plans ne marchaient pas grâce au hasard simplement.
Elle sortit donc plusieurs flèches et dès qu’elle repérait des rebelles, celles-ci fusaient souvent chargées d’un élément qu’Elena maitrisait. Les anges semblaient assez enragés alors imaginez les avec des flèches de glace plantés un peu partout sur leur corps…Certains la repèrent assez vite et elle fut vite encerclée par des anges en colère. « Yv’, un petit coup de main serait sympa ! » Son trident s’étant matérialisé, elle combattu avec tout en évitant d’embrocher ses adversaires. Affaiblir sans tuer. Elle donnait des petits coups tel un héron donnant des coups de bec. Comme ça paraissait plutôt renforcer l’ire des anges, Elena les éloigna d’elle à l’aide d’une violente vague qui les devrait les assommer pour un moment. « On en fait quoi maintenant ? Ligotage et direct à Lantys ? » Elle ne pouvait même pas jouer un peu avec eux ! C’était un peu triste non ? Malgré son envie de s’amuser un peu, malgré que les anges la rebutaient tellement, elle sentait que toute cette affaire était extrêmement importante. Il fallait absolument savoir ce que ces débiles d’anges avait fait de l’artefact volé aux démons afin d’éviter que le chaos n’envahisse Emeraudia. Elena se souciait de peu de choses en ce monde mais préserver cette planète lui semblait réellement important. Alors malgré sa haine, son ressentiment, son histoire personnelle et son caractère, elle tenait à accomplir correctement son devoir. Et elle savait se montrer totalement détachée et neutre lors de telles missions.
[1 035 mots]
Lillian Parker
Age : 27 Messages : 30Couverture : Vendeuse dans une librairie Points : 146
Lillian transportait son secret dans un sachet bien enfermé, c’était son fardeau, son boulet. Sa famille l’avait bannie, l’avait laissée pour presque morte, et tous les anges terriens la regardait de haut. Elle avait donc appris à cacher sa véritable nature. Cela faisait deux ans qu’elle habitait sur Emeraudia mais elle n’était pas encore habituée à ce qu’on croise de multiples créatures sur cette terre sans qu’on ne les juge. C’était une certaine délivrance mais c’était aussi hautement perturbant. Mais Cordélia lui rappelait très justement cette réalité. « Effectivement. Je ne pensais plus à Anita. C’est très étrange pour moi. Sur Terre, quand tu reviens des Enfers, on dirait que tout le monde veut te tuer. Alors qu’ici ce ne soit pas le cas…c’est reposant. Mais à la fois tu te demandes si ce n’est en réalité qu’une gigantesque blague et qu’un jour tu te retrouves morte. » Après ce qu’elle avait vécu, Lily ne pouvait pas être autre chose que méfiante. Surtout envers les autorités qui la surveillaient en l’ayant intégré à l’Agence.
« Tu me sembles adorer les missions. De jeunes personnes aussi motivées, cela fait plaisir à voir. » Lil’ eut un discret sourire. « Tu as raison. J’espère simplement qu’on retrouvera cet artefact et qu’on évitera une guerre civile. Emeraudia est une terre si paisible, cela serait dommage que tout soit gâché. » Les deux partenaires furent arrivées par l’arrivée d’une personne bien connue de l’ange blonde. Aziliz. Une, si ce n’est sa seule, amie. Très proche. « Aziliz. Quel plaisir de te revoir ! Depuis quand est-tu sortie de ta stase ? » Son amie étant une vouivre, les stases afin de se régénérer étaient assez fréquentes et duraient assez longtemps. Lil’ n’avait pas vu la rousse depuis un an et autant dire qu’elle lui avait beaucoup manqué.
La grande prêtresse Tamia s’étant avancée sur le toit, les trois femmes s’engouffrèrent dans le portail. Lillian perdu Aziliz de vu mais resta à côté de Cordélia. Chaque binôme d’agent ne s’était pas formé mais autant éprouver la solidité du leur de suite n’est-ce pas ? L’ange n’avait, de toute manière, aucune raison d’en vouloir à la métis. Le don de télépathie de cette dernière était fort pratique. Ainsi, tandis qu’elles pénétraient dans l’abbaye et que commençait le combat, Lil’ reçut un avertissement dans son esprit. Elle se retourna vivement et abattit l’ange qui l’attaquait de dos d’un coup d’arbalète dans la tête. Ouch, cela devait faire mal. Une bosse aussi grosse qu’un galet commença à poindre et de couleur rouge fraise. Il fallait que Lil’ rabatte cet ange vers Tamia et Lantys et qu’elle ne reste pas dans les parages. Les anges n’aimaient déjà pas ceux de leur propre race qui étaient déchus alors si en plus c’était des adversaires…
Lillian fut ainsi de retour sur le champ de bataille. Elle était bien contente qu’elle n’ait pas à tuer ses propres congénères, cela l’aurait rebuté. Ses cheveux se baladaient autour de son visage, ses boucles naturelles la faisant doucement comparer à un mouton. Mais peu importe l’état de sa chevelure, elle venait d’apercevoir Aziliz qui lui demandait justement de l’aide. Des lianes, aussi dures et résistantes que la cire était glissante, s’enroulèrent aussitôt autour des poignets de l’ange que détenait la vouivre. Et un ange de plus de captif. C’était bien mais il fallait néanmoins que Lil’ retrouve Cordélia. Sa partenaire n’avait que ses poisons d’offensif et Lillian n’était pas sûre que l’ange vers lequel la brune s’était dirigée soit capable de la protéger. C’était un agent, d’accord, mais Lil’ ne le connaissait pas. Mais vite, de nouveaux anges arrivèrent vers Lil’ et Aziliz et elle dut dégainer son arbalète. Avant d’aller, possiblement, à la rescousse de Cordélia, elle devait d’abord se protéger elle et son amie.
[631 mots]
Tampopo Yamazaki
Messages : 104Couverture : Aucune couverture. Tam' est reine du pays de l'été. Points : 127
Elyes fut le premier à amener des victimes aux pieds de Tamia. Elle y répondit par un léger sourire (qui avait quelque chose de menaçant parce qu'elle supportait mal l'ennui) mais ne commenta pas. De toute manière, tous les anges rebelles allaient être faits prisonniers, alors peu importait qu'ils soient sonnés, Lantys et elle prendraient tout leur temps pour les interroger. Non, elle ne comptait pas les torturer, enfin pas s'ils ne l'attaquaient pas en tout les cas, mais entre les pouvoirs de Lantys et ceux de Tamia, il était difficile de garder un secret… car Lantys avait de multiples dons de magie blanche, ce n'était pas forcément sa spécialité mais ce serait suffisant pour le niveau de ces anges (il utilisait en général de la magie de glace, ce que Tamia trouvait drôle puisque, elle, l'élément qu'elle maîtrisait le mieux sur les quatre qu'elle avait à sa disposition, c'était le feu!!!). Elyes retourna à ses combats, il allait falloir qu'il s'occupe de quelques-uns de ses collègues car la lutte faisait rage de toutes parts.
Elle remarqua alors un petit démon à elle notons que ce n'était pas Arawn qui était petit mais elle qui était une grande perche qui sortait d'une pièce attenante à la principale. Elle se demanda vaguement ce qu'il avait bien pu fabriquer, mais elle préféra le laisser se débrouiller (même quand elle aidait, ce n'était jamais bien pris de toute façon, elle était une incomprise!!!). Et quand elle tourna de nouveau la tête de l'autre côté, elle se retrouva nez à nez avec un métis qui lui demanda Aramis. « Hein ? » Commença-t-elle par répondre, un peu interloquée (faut dire que personne ne lui adressait la parole comme ça en général, ou en tout cas pas à Savoir). Elle reprit ses esprits et tendit son épée à Archibald. « Elle est lourde. » Prévint-elle. « Et à l'avenir vous dites s'il vous plaît et vous y mettez la forme. Je suis reine petit métis. » Mais bon, qu'il essaie donc de taper de l'ange avec son épée si ça lui faisait plaisir, elle n'en avait pas fondamentalement besoin vu qu'elle n'avait pas le droit de se battre, et le cas échéant, elle avait assez de magie pour ne pas avoir besoin d'armes. Laissant le cas d'Archibald momentanément de côté, elle observa sa fille qui se battait très bien ! Quelque part, ça la rassurait. Ce qu'elle trouvait moins rassurant, c'était qu'elle semblait bien s'amuser… Dire que son ex-mari et elle avaient voulu que Ella soit loin des combats ! C'était raté… faut dire que la fille d'un champion d'arts martiaux et d'une reine aux tendances violentes ne pouvait pas devenir une gentille fileuse de temple sacré, hein ? (Puis quand on voyait certaines fileuses, genre Raphy, on pouvait se demander si c'était bel et bien un boulot sain)
Les combats se poursuivaient mais Tamia décida qu'il était temps d'y mettre fin (car ils commençaient à y avoir des blessés dans leurs rangs même si ceux des anges ennemis se clairsemaient). « Finissez de les affaiblir, Lantys et moi allons les enfermer ! » Elle laissa quelques minutes supplémentaires aux agents pour assommer ou blesser les anges restants puis elle prit la main de Lantys froide, comme d'habitude et elle allia sa magie à la sienne. Elle créa une grande quantité d'eau à laquelle insuffla une partie de son âme (ce qui était le principe de ses attaques d'éclosion) et Lantys leur donna la forme de multiples boules de glace transparentes dans laquelle les anges étaient enfermés. Cette glace, combinaison des pouvoirs de Tamia et Lantys, était incassable, surtout pour des anges qui sortaient de combats douloureux avec de multiples blessures. Les mettre KO avait eu cet objectif, surtout dans la mesure où Tamia ne pouvait pas les assommer elle-même (à sa grande déception, encore une fois).
Elle laissa la situation se calmer dans la salle, surtout pour les blessés, sachant qu'en plus la chargée médicale de l'équipe était à terre… « Est-ce que vous avez besoin de soin ? » demanda-t-elle à la ronde avant de pousser Lantys devant elle. « Lantys est pas très bon en temps normal pour ça, mais je suis sûre qu'il fera un effort cette fois-ci pour vous soigner si vous le demandez poliment. » L'Empereur du Ciel se tourna vers Tamia : « Ma reine... » Protesta-t-il faiblement. « La ferme Lantys, je te rappelle que c'est ton peuple qui vient de blesser les agents de Quartz. Et je le ferais bien moi-même, mais tu sais bien que je ne peux pas. » Elle fit crépiter sa magie dans sa paume pour prouver ce qu'elle disait. Sa magie, pour ceux qui étaient capables d'en sentir la nature (les démons ou les agents expérimentés de manière générale), était purement offensive alors que là elle venait de puiser dans sa magie blanche personnelle. Tamia était un quart ange (le peuple des démons n'était pas très regardant à ce niveau là), aussi avait-elle un peu de magie blanche, et quand elle était jeune, elle était capable de l'utiliser. Mais plus elle s'était spécialisée dans le combat, moins elle en avait gardé le contrôle. Autrement dit, alors que ses ressources de magie étaient quasi-infinies selon les critères d'Emeraudia, elle ne pouvait soigner personne, pas sans leur faire mal en tout cas. « Mouais. Vos désirs sont des ordres ma reine. » Ce à quoi il ajouta un message télépathique que seule Tamia (et les télépathes de la pièce) put entendre « Mais sans mauvais jeu de mots, vous ne l'emporterez pas au paradis. J'ai encore l'air ridicule. » Tamia lui sourit et lui fit un clin d'oeil « Je saurais me faire pardonner, mais maintenant obéis… ou je m'énerve ! »
Menace que Lantys prit très au sérieux puisqu'il commença à soigner les blessés en commençant par Katarina qui était la plus proche, et qui en plus était une des favorites de Tamia (surtout parce qu'elle était l'une des seules à la respecter plus qu'elle n'en avait peur). « ça risque de piquer un peu... » Prévint l'Empereur des Anges en posant ses mains sur la jambes de Kate (qu'elle n'y voit aucune pensée déplacée, Lantys n'aimait et ne voyait que Tam – pour une raison que personne ne comprenait, pas même la principale intéressée -). Quelques secondes plus tard, la démone était guérie. « Vous pouvez vous relever. » Lantys avait beau n'être pas spécialisé en magie blanche, il était très capable quand il y mettait du sien. Et le fait qu'il guérisse des démons sans leur faire de mal en était une preuve. Cela dit, le fait qu'il ait du soigner les bobos de Ella pour éviter une crise de nerf de Tam' un nombre incalculable de fois participait un peu à sa maîtrise de ce domaine.
Quand tout le monde fut au moins assez rétabli pour tenir debout (et que, pendant ce temps, les anges tapaient sur leur prison vainement), Chiya s'approcha de Tamia. « Prochaine destination ? » demanda l'ange qui avait le pouvoir d'ouvrir à volonté des portails. « Ouvre un portail vers le palais de Lantys pour ceux-là, et après on ramène nos agents à la maison. » Chiya hocha la tête et trancha l'air une première fois. Tamia utilisa sa magie pour faire rouler les boules de glace (oui, ils devaient avoir la nausée là-dedans) et les faire passer à travers. Lantys suivit, il installerait leurs prisonniers et Tamia le rejoindrait pour qu'ils les interrogent tous les deux.
Chiya ferma cette porte et en ouvrit une autre d'un nouveau coup d'épée dans l'air. Cette fois la destination était la Tour de Comynerin. « Allez les enfants, c'est parti, je vous ramène chez vous ! » Ils traversèrent tous le portail et une fois de retour sur le toit, elle regarda l'horizon et soupira. Pour les agents, ce tour-ci était fini, mais pour elle, ça ne faisait que commencer. « Eh ! Le bleu ! Rends-moi mon épée, je risque d'en avoir besoin. Et tu viendras prendre des cours, parce que franchement t'es nul. » Tamia, toujours douce et aimable… « Rentrez tous chez vous et reposez-vous. La suite des opérations est pour dans quelques jours, une semaine tout au plus, alors tenez-vous prêts. » Sur quoi, elle fit un signe de tête à Chiya qui lui ouvrit le quatrième portail de la journée. Tam' sauta au travers sans hésiter, quant à Chiya, elle raccompagna les agents qui finirent par se disperser…
**** Consignes : - Vous racontez la fin des combats, n'hésitez pas à poster plusieurs fois si vos partenaires ont répondu à votre suite car il n'y aura pas d'autres phases pour cette partie de l'histoire. Le topic sera clôt à l'ouverture du prochain topic d'intrigue dans environ trois semaines. - N'hésitez pas à raconter votre retour chez vous aussi ! - Même si vous n'avez pas poster durant les phases 1 et 2, vous pouvez tout raconter en une fois durant cette dernière phase (mais évidemment, vous allez être plus limités en terme d'interaction) - N'hésitez pas à me MP si vous avez des questions ! On se retrouve pour la suite de l'intrigue
J'étais un bon soldat autrefois. J'obéissais aux ordres sans discuter. Et même si j'étais un peu moins disciplinée maintenant, je n'ai pas de problème fondamental avec le fait d'être envoyée en mission. Parce que ce n'était pas mon travail qui avait pêché autrefois mais belle et bien ma vie privée. J'en avais tiré une leçon importante : pour être avec un bel accent circonflexe, il n'y avait nullement besoin de paraître. J'avais été la parfaite femme d'intérieure, dévouée, toujours belle et pimpante… et quand on était soldat, ce n'était pas si facile que ça ! Car c'était un métier salissant. Courir après les petits délinquants n'aidait pas à rentrer chez soi en bon état. Et pourtant, à chaque fois, après mon service, je prenais une douche, je me remaquillais… tout ça pour un salaud qui m'avait brisé le coeur. Rien que d'y repenser je sentais de nouveau monter en moi une vague de violence et un profond désir de vengeance.
« Maman ! Eh ! Maman ! Y'a ton biper qui sonne ! » Je tournais la tête vers Kylian qui était dans mon dos car j'étais affalée sur notre canapé. « Désolée, je réfléchissais, j'ai oublié de couper la sonnerie. » Mes paroles furent suivi d'actes. Mon fils, sac à dos sur l'épaule, déposa un baiser sur ma joue. « J'ai cours, tu ferais mieux d'y aller toi aussi. » Sur quoi il fila. J'observais encore un instant l'endroit où il avait disparu puis je me levais pour aller à la réunion où j'étais convoquée.
La suite vous la connaissez : on nous a informé qu'un conflit risquait d'éclater et qu'on allait s'occuper d'anges rebelles. Moi ça me convenait parfaitement, encore une fois, qu'on m'ait imposé de devenir agent ne me dérangeait pas outre mesure, j'étais plus ennuyée par ce qui concernait toute cette thérapie débile. Je n'avais pas de problème de violence, du moins pas plus que la plupart des démons. Si j'avais détruit un bras à David, c'était pour ne pas lui prendre autre chose : la vie ou ses attributs masculins. En plus, il avait obtenu sur mes économies un très beau bras mécanique, alors qu'on arrête un peu de le plaindre. Personne ne l'avait obligé à aller voir toutes les pouffiasses d'Emeraudia quand j'avais le dos tourné. Et si nous nous étions mariés au Pays de l'été, il serait mort. J'aurais eu le droit de demander sa tête à ma reine pour parjure, c'étaient nos lois. Mais cet imbécile avait prévu son coup, il avait refusé qu'on fasse une cérémonie là-bas. Lors de mon procés, j'étais tellement en colère que je n'arrivais pas à pleurer pour émouvoir le jury. Mon avocate m'avait presque mis un oignon sous l'oeil pour me tirer une larmichette… Elle avait essayé de sexuer mon histoire. Comme si les hommes n'étaient jamais trahis. Elle m'avait alors dit que c'était une histoire de cerveau, que nous n'étions pas faites comme eux… Ridicule. Il n'y a pas de cerveau féminin. Le cerveau n'est pas un organe sexué. Autant parler d'un foie féminin. Mais j'avais quand même accepter l'oignon. Je ne pouvais pas me permettre à l'époque de faire la difficile sur les stratégies à adopter.
Mais il valait mieux que je pense à autre chose qu'aux circonstances qui faisaient de moi un agent. Ça avait effectivement tendance à me mettre de mauvaise humeur. Quand nous arrivâmes dans l'abbaye plein d'anges, je cherchais mon coéquipier que je finis par trouver. Quelques coups de feu plus tard, j'étais près de lui. C'était que je me méfiais un peu des réactions de Quigg, il était bien fichu de se transformer pour aller se planquer cette poule mouillée. « Eh Certi ! Fais gaffe derrière toi ! » En général, je le vouvoyais, mais en combat j'avais tendance à laisser tomber la politesse un peu surannée des bureaux. Rester en vie était un objectif plus important. Car si nous avions l'ordre de ne pas tuer, ce n'était pas le cas de nos ennemis. Je tirais sur celui qui essayait de s'en prendre à mon coéquipier à qui j'adressais un sourire des plus ironiques. « Que feriez-vous sans moi, hein ? » Et voilà, quand l'urgence n'était plus là, je pouvais de nouveau lui parler normalement. Je rechargeais mon arme et tirais sur le côté sans même viser, de toute façon, peu importe si je ratais vu que je cherchais uniquement à toucher les jambes. Et je doutais que nos alliés nous foncent dessus aussi bruyamment. Je pris tranquillement un chewing-gum dans ma poche. L'emballage était fleuri, on y trouvait même un nénuphar. Je commençais à mâcher tout en regardant les dessins. On m'attaqua par derrière mais je donnais un coup de coude à l'ennemi. J'étais très intéressée par le côté graphique des emballages stylisés car ça pouvait m'inspirer pour mes prochaines toiles. Car en dehors de ma vie d'agent, j'étais artiste peintre.
Il faut dire que quand j'étais emprisonnée chez les miens, les démons de pierre, je n'avais pas grand-chose d'autre à faire que de me perfectionner dans des arts diverses. Au moins les premières années, puisque après j'avais accepté d'avoir Kylian. Mais je n'avais rien perdu de ma dextérité au combat. J'avais passé la majorité de ma vie à servir les prêtresses ou les inyas, si je n'étais pas d'accord avec ce diagnostique de problèmes de violence, en revanche je devais bien admettre que j'avais évolué dedans. Quand j'étais au calme, au temple, ça ne m'avait pas plu. Pourtant ma mère aurait aimé que je fasse le même métier qu'elle (cela étant, elle avait voulu tuer elle-même David, alors travailler pour la Déesse ne rendait pas forcément plus calme hein!).
Bref, comme il n'était pas bon pour mes intérêts que Certi se fasse descendre (encore que les vampires étaient résistants), je le gardais en visuel. Je n'utilisais pas mes pouvoirs à dessein. Cette économie de mes ressources magiques n'avait aucun objectif en particuliers, mais je n'aimais pas utiliser mes dons devant un trop grand publique. Celui de Méduse était toujours assez mal perçu car il faisait peur, quant aux illusions, elles avaient un point faible et je ne voulais pas que les autres agents le découvrent trop vite. Mon coéquipier était déjà au courant, c'était de trop. En effet, comme j'avais pris de mes deux parents, j'avais aussi des dons moindres qu'eux. Ma mère pouvait non seulement transformer les gens en pierre mais aussi utiliser les minerais pour attaquer, un peu comme des projectiles. Elle était aussi capable d'en créer de toutes sortes. Quant à mon père, il créait des illusions parfaites, alors que les miennes n'étaient que visuelles. Je ne désespérais pas de progresser dans un domaine ou dans un autre cela dit.
Le combat prenant fin grâce à l'aide de tous nos compagnons et au signal de ma reine, nous nous rassemblâmes autour des prisons de glaces. J'étais un peu curieuse de cette magie qui alliait anges et démons. Je me penchais vers l'une d'elle et la touchait. « Brrr... c'est glacé. » Mais c'était tant pis pour les prisonniers à l'intérieur. Je nous trouvais presque trop cléments. Moi, on m'avait enfermé pendant 15 ans pour avoir pris un bras (qu'encore une fois, j'avais en quelque sorte repayé), et eux qui voulaient détruire trois dimensions et la grande majorité de leur population, on les avait juste un peu assommé. Enfin, après, on ne savait pas comment Lantys et sa majesté Tamia comptaient les faire parler non plus.
Quand le portail de retour fut ouvert, je fis signe à Quigg. « On rentre à la maison monsieur hibou. » Et hop, je sautais à travers le portail. Je m'en fichais d'être irrévérencieuse envers mon coéquipier, c'était juste une relation de travail. Et moi je voulais rentrer chez moi. Une fois que nous fûmes sur le toit et que le signal de départ fut lancé, je me tournais une dernière fois vers mon camarade vampire. « Moi, je vais m'en retourner, je vais préparer le dîner pour Kylian. Vous voulez vous joindre à nous ? » Vous voyez que je pouvais être cordiale (à moins que les vampires ne mangent pas ? Cela dépendait des catégories et là, dans l'instant, je ne me souvenais plus pour Quigg). Dans tous les cas, je ne voulais pas être la première à partir, mais j'avais hâte que le toit se vide pour retrouver mon garçon.