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 Mission II : Rituel.

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Sithmaith Weston
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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptyVen 8 Avr - 15:58

« Je ne comprends pas bien ce qu'ils attendent de toi. » Dit Obsilone, la petite fée, perchée sur l'épaule de Sithmaith comme à son habitude. La jeune fille avait emménagé depuis seulement deux semaines et c'était la première fois qu'on la convoquait. Elle avait accepté assez facilement d'être agent. A priori ça revenait à aider le pays, et en plus ça l'aiderait à payer ses factures et à s'intégrer. Car elle ne se sentait pas très à l'aise dans son université, la moitié des gens n'avaient pas de pouvoir, choses que Sithmaith trouvait… étrange. Parler uniquement à des personnes faisant sa taille ou étant plus grands qu'elle lui était aussi assez perturbant. Heureusement, Obsilone ne la quittait jamais, enfin, presque jamais. En tout cas, elles ne sortaient jamais de leur chez elles l'une sans l'autre. Sithmaith parce qu'elle avait peur, Obsilone parce qu'elle détestait la ville. « Je ne sais pas du tout… j'ai juste reçu un message avec un lieu de rendez-vous, ordre de mission prioritaire qu'il y avait d'écrit… cela veut dire que c'est important, non ? » Obsilone avait attrapé une mèche de cheveux de sa protégée et la tressait d'un air distrait. « Sûrement. Mais s'ils te mettent en danger, je les tue tous dans leur sommeil, Inya ou non. » Sith' ayant rencontré deux Inyas pour le moment, elle doutait beaucoup que la fée qui l'avait éduquée soit en mesure de leur faire du mal, mais elle s'abstint de tout commentaire. Obsilone détestait qu'on la contredise.

Finalement, la réunion fut rapide. Un ange très puissant (qu'on ne jugea pas utile de lui présenter, Sithmaith était un peu perdue…) leur ordonna de passer un portail, et comme tous les agents le faisaient, elle les imita. Obsilone était restée étrangement silencieuse, signe qu'elle réfléchissait. Elle s'était relevée et s'était accrochée à la barrette de son amie, prenant l'apparence d'une fleur, un peu comme un hibiscus.

« Où sommes-nous ? Tu le sais Obsilone ? » Murmura Sithmaith tout en avançant, elle bouscula au passage une femme. « Oh, veuillez m'excuser madame... » Mais elle s'éloigna assez vite, voulant rejoindre le premier rang pour tout regarder. On lui avait parlé du pays de l'été, mais elle ignorait ce que c'était. Il lui semblait avoir déjà entendu ce nom… mais elle avait eu trop d’informations à ingurgiter en trop peu de temps. Tout était trop vaste et trop bruyant après vingt ans passé en cage. « Nous sommes dans les enfers d'Emeraudia… et vu que tu viens de bousculer ce qui semble être une vouivre, je dirais qu'ils sont très mal fréquenté. Reste sur tes gardes Sith. » Le surnom de la jeune femme était à la fois une diminution de celui-ci, mais aussi un choix des fées pour sa ressemblance avec le mot « sidhe » qui désigne une race de fée. Certaines fées avaient préféré la surnommer « Sisi » mais Obsilone trouvait que c'était infantilisant (même si Sithmaith ne devait pas avoir plus de huit ans à l'époque de ce débat).

Finalement, une femme fit son apparition et il fallut un moment à Sithmaith pour faire le rapprochement entre cette personne et celle qu'elle avait vu à la Tour portant l'uniforme qu'elle avait elle-même passé avant de venir. On lui avait dit qu'elle était reine, mais Sithmaith n'avait pas bien compris d'où, maintenant il semblait clair que c'était de l'endroit où ils se trouvaient en ce moment. Quant à l'annonce, elle la laissa perplexe et vaguement sceptique. Sa vie ne dépendait pas de sa magie, et elle était née sans pouvoir, son sang avait juste une certaine affinité avec les fées pour une raison qu'elle ignorait. Donc elle n'avait pas forcément besoin de sa magie pour continuer à vivre sur Emeraudia. Mais elle trouvait un peu cavalier qu'on le leur annonce comme ça. Et il faudrait qu'elle demande à Obsilone de s'éloigner, car son amie ne pouvait bien évidemment pas perdre son essence féerique… déjà qu'elle était condamnée à ne jamais pouvoir reprendre une taille normale…

« Hum… désolée de vous déranger mais heu… c'est normal ce qui se passe en ce moment ? » demanda-t-elle d'un air timide à la personne la plus proche, une grande femme brune au teint mât (Lilith). Obsilone respira l'air avant de dire tout bas « Démon. » Sithmaith prit bonne note de l'information tandis que sa fée restait dans ses cheveux sous l'apparence d'une fleur. En même temps, ils étaient en enfer, chez la reine des démons, logique qu'il y en ait aussi dans l'équipe. Quoique… voler les pouvoirs de ses compatriotes, ça paraissait être un peu extrême, non ? Et pas très très poli… enfin, pour ce qu'elle en savait, elle. On la forçait à se battre contre ses sœurs les fées pour tester ses pouvoirs, alors elle était mal placé pour juger les coutumes des lieux. Tout ceci était peut-être parfaitement normal… même si les réactions des uns et des autres semblaient dire tout le contraire. Sith' était perdue… mais on le serait à moins.

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Itachi Sakuraï
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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptyMer 13 Avr - 11:26

Itachi aurait cru qu'on les convoquerait bien plus tôt pour la suite des opérations. On leur avait annoncé environ une semaine de battement, et cela s'était transformé en deux sans qu'on leur explique pourquoi. Quand son biper avait sonné avec un ordre de mission prioritaire, il avait bien compris que c'était pour la suite de cette histoire de vol. Il avait failli l'oublier tellement Emeraudia semblait aussi calme que d'habitude. Mais évidemment, il vivait à Comynerin, pas au milieu des démons spoliés ou des anges accusés. Les traces de la guerre menaçante n'arrivaient pas jusque là, les Inyas y veillaient. Itachi commençait à être sur Emeraudia depuis assez longtemps pour savoir que quand la population se rendait compte qu'un truc clochait, c'était qu'ils étaient bien plus dans la merde que d'habitude.

Durant ces deux semaines de calme, il avait profité de sa voiture – fraîchement réparée par Autumn -, de la présence de ses sœurs (il ne s'était presque pas chamaillé avec Aoi, un miracle!), et il avait aussi passé du temps avec Katarina. Il aurait aimé voir un peu plus Karen, mais ce n'était pas facile vu qu'entre la blonde et la brune c'était la guerre froide (voire surgelée). En bref, il avait tout bonnement profité de sa vie de démon terrien dans une dimension utopiste. Même s'il n'adhérait absolument pas au concept de cette dimension, il devait bien admettre que quand cela leur permettait de prendre du repos avant la bataille suivante, c'était plutôt bienvenu.

Une fois à la tour, il repéra les cheveux blonds de sa meilleure amie et se dirigea vers elle, mais ils n'eurent pas vraiment l'occasion de discuter tous les deux. En effet, le parvis du temps grouillait d'agents, le brouhaha ambiant était tout ce que détestait Itachi, et quand il vit la procession de prêtresses se mettre en ligne, il resta coi. Il n'était vraiment pas fan de la hiérarchie des démons sur Emeraudia (mais il n'était pas fan de grand-chose à part de la liberté qu'on lui octroyait). Déjà il avait du mal avec le pouvoir matriarcal parce que chez lui c'était plutôt tout l'inverse, mais ça encore, comme il avait grandi principalement avec sa mère et ses deux sœurs, il pouvait l'accepter. Sauf qu'il y avait tout le reste. C'était quoi cet enfer où régnait un éternel printemps ? Et qu'est-ce que c'était que ce culte à une déesse Olympienne bizarre ? Et ne parlons même pas de la reine des lieux qui était lunatique, caractérielle et dont le plus grand plaisir était de taquiner les agents de Quartz pour passer le temps…

En parlant d'elle, elle arriva. Majestueuse pour une fois, il devait bien le concéder. Il observa Katarina qui fixait la scène des yeux. Rien d'étonnant à cette fascination, Katarina était une monarchiste convaincue qui adorait la famille royale en particuliers et les prêtresses en générale. Itachi ayant appris à lire durant les deux dernières années, il s'était un peu renseigné sur la question (enfin, il l'avait fait ces deux dernières semaines parce que Katarina avait souligné avec son franc-parler habituel son manque de culture). Visiblement, lui était complètement insensible au charme des prêtresses, et surtout de Tamia, mais les démons emeraudiens étaient comme attirés par elle. Cela n'empêchait pas un certain sens critique. D'après ce qu'il avait compris, c'était plutôt qu'ils ne leur viendraient jamais à l'idée de se rebeller contre leur reine. Elle était au-dessus du lot. Qu'on l'aime ou non, elle inspirait le respect, ou à tout le moins la crainte. La famille royale des démons transmettait son pouvoir par le sang, mais être l'aîné ne faisait pas forcément de vous l'héritier. Il fallait aussi être le plus puissant de la lignée. De ce qu'Itachi avait compris, cela signifiait que si une des nièces potentielles de Tamia était plus puissante que ses filles à elle, ce serait une nièce qui prendrait le pouvoir après Tamia. Ça aussi c'était bizarre pour Itachi. Les Empereurs de la Foudre (qui dirigeaient les démons de la foudre, on l'aura compris) étaient empereurs de père en fils – ou petit fils à la limite – sans restriction et sans condition et c'était forcément l'aîné qui régnait. Ça avait souvent mis sur le trône des incompétents, mais en terme de compétence, Itachi n'était pas le dernier pour critiquer Tamia… même si niveau puissance, il n'y avait rien à redire. Il n'était pas plus impressionné que ça par elle, il ne sentait pas son pouvoir comme oppressant sauf quand elle attaquait directement (volontairement ou non), et il le trouvait encore moins attirant, mais elle faisait quand même parti des personnes qu'il n'avait aucune envie de mettre en colère. La partie crainte marchait très bien sur lui, il savait qu'il n'avait pas le niveau, il ne pouvait même pas utiliser son pouvoir à pleine puissance : ses contrôleurs de force en étaient la preuve.

L'annonce le choqua sur le moment, mais il se calma rapidement. Des bribes des conversations des autres agents lui parvenaient et les réflexions de certains étaient logiques. Quartz ne les enverraient pas au casse-pipe. Qui défendrait Savoir après, hein ? « Tu as conscience qu'elle a formulé ça juste pour nous faire flipper ? Quand je te dis qu'elle est sadique... » Fit-il remarqué à Kate sans réel espoir de l'avoir convaincu. Il la connaissait à force, il savait bien qu'elle ne dirait jamais de mal de Tamia (ou de sa fille qu'on apercevait un peu plus loin, ou même des autres prêtresses…). Il se demanda aussi si sa meilleure amie allait profité du séjour tout frais payé au Pays de l'été pour faire quelque chose en rapport à ses traditions. Il ne savait pas bien si Kate était pratiquante au niveau de la religion du coin. Elle parlait souvent de la Grande Prêtresse, beaucoup moins de la Déesse que les démons du Pays de l'été vénéraient. Il faut dire qu'elle vivait à Savoir et que là-bas le culte était quelque chose de très personnel, de privé. Lui ne croyait pas en grand-chose, il adorait les Satans, les filles de Lucifer, mais ce n'était pas religieux, c'était plus du respect envers leur puissance. Elles, au moins, elles étaient de vrais démons. Quoique, techniquement, c'étaient plutôt des anges déchus, mais il se comprenait. Le côté aseptisé d'Emeraudia avait tendance à le mettre sur les nerfs. Trop Terrien peut-être… allez savoir. En tout cas, le décor ne lui faisait pas du tout pensé à l'Enfer. C'était plutôt l'image qu'il se faisait du Paradis, même s'il n'y avait jamais mis les pieds. Vu le nombre d'anges terriens dans leur rang, il faudrait qu'il songe à leur poser la question à l'occasion. Il ne voyait pas bien comment faire arriver ça de manière naturelle dans la conversation, mais ça devait bien être possible…

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Arawn Rhian
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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptyDim 24 Avr - 0:20

Avant de quitter la Tour après leur retour, Arawn avait suivit les conseil de Daël et avait rédigé un rapport détaillé pour accompagner les documents qu'il avait put récupérer dans l'abbaye. Il avait dû poireauter une bonne heure afin de le remettre en main propre à Khardan. Il aurait pu simplement laisser les dossiers remonter tranquillement tel un saumon de papier la rivière administrative, mais au vu de tout ces mystères entourant leur mission et leurs objectifs, mieux valait parfois faire le tour de la cascade soi-même.

Le colonel avait accepté son rapport et, voyant qu'Arawn restait planté devant lui, avait gentiment fait l'effort de l'ouvrir et de commencer à le survoler. Ses sourcils s'étaient froncés au fur et à mesure de la lecture, puis, arrivé à la fin, l'avait refermé d'un coup sec pour se gratter le menton d'un air pensif.

"Merci, Rhian. Je vais étudier ça plus longuement. Bon travail."

Et sur ces mots, Arawn sut qu'il était congédié.

****

Deux semaines avaient passé lorsque le bip indiquant une mission spéciale sonna à nouveau.

Arawn grogna et détacha ses lèvres de celles du bibliothécaire qui ne perdit rien de son enthousiasme et continua de l'embrasser goulûment mais cette fois dans le cou. Arawn se tortilla pour regarder les raisons de sa soudaine convocation, poussa un soupir à fendre un arbre et repoussa gentiment celui qui aurait été son amant si on lui avait laissé au moins une petite heure de plus.

"Désolé, une urgence" dit-il avec sa meilleure moue de chien battu et retira la main du jeune homme qui avait pourtant trouvé une place au chaud sous sa chemise.

Le vampire lui sourit, compréhensif, après un geste rapide qu'Arawn put à peine voir, lui glissa un papier avec son numéro de téléphone.

"Appelle-moi quand l'urgence sera passée."

Avec un regard brûlant, et un sourire qui fit traverser dans la tête d'Arawn une série de malédiction à l'intention de sa hiérarchie, le charmant bibliothécaire s'éclipsa derrière une étagère.

Une fois ses esprits repris, Arawn sortit du bâtiment. Il manqua de se faire renverser par un bus sur le côté duquel brillait, oui oui brillait, une publicité pour une banque quelconque. Arawn n'y aurait habituellement pas prêté plus d'attention que cela si le mannequin qui semblait effacer des billets terriens sur un buvard n'était autre que Katarina.

Il fallut quelques secondes au démon pour se remettre de son hilarité avant de se téléporter chez lui pour prendre ses affaires puis il se téléporta à nouveau mais cette fois pour la Tour.

Apprendre qu'il s'était équipé de pied en cap pour le combat (même si pour lui ça revenait surtout à se vêtir d'un uniforme recouvert de poche où il pouvait cacher divers briquets et allumettes) pour se rendre au Pays de l'Eté lui fit un drôle d'effet.

Cela faisait presqu'un an et demi qu'il n'y était pas retourné. Sa mère était venue plusieurs fois lui rendre visite à Comyneirin mais retourner dans son pays natal lui faisait un petit quelque chose. Traversant le portail et arrivant au Temple, il chercha dans la foule quelques têtes connues. reconnaissant une certaine tignasse blanche, le démon alla tapoter sur l'épaule d'Ariel qui respirait l'air empli d'énergie démoniaque à plein poumon.

"Un vrai poisson dans l'eau" se moqua gentiment Arawn.

"J'aurai plutôt dit une grenouille" répliqua l'ange avec son sourire habituel. "Je serai bien passé au restaurant d'Anna tant qu'on est là mais je crois que ça va être rapé."

Arawn aquiesça, scannant toujours la foule jusqu'à ce qu'il reconnue Alleya à quelques pas de là. Lorsque leurs regards se croisèrent il lui fit un signe de la main et un clin d'oeil. Le menton d'Ariel se posa sur son épaule avec la délicatesse d'un pigeon se posant sur un câble électrique.

"Qui c'est ?"

"Alleya. L'histoire du placard dont je t'ai parlé."

Le sourire de l'ange s'agrandit tellement qu'il en devint presque comique. Arawn lui fit une pichenette sur le nez.

"T'as fini ?"

Mais il n'y eu pas de temps pour une réponse car Arawn se rendit enfin compte du gratin qui se présentait devant eux.

Le petit quelque chose qu'il avait ressenti plus tôt se transforma en tout autre chose lorsque la procession de la plus haute hiérarchie de son pays défila avec tout le charisme et le silence respectueux qui leur était dû.

En gros, Arawn se sentit tout petit.

Même s'il se pensait être un esprit plutôt libre, se trouver aussi près des Prêtresses lui donnait une désagréable sensation de blasphème. Mais il sentit véritablement son estomac se retourner à l'annonce de Tamia, somptueuse, impérieuse et terrifiante.


Ah mais non alors ! Déjà qu'il n'en avait pas beaucoup, et qu'il s'entrainait depuis des annnées pour essayer d'être un vrai démon du feu, elle n'allait quand même pas tout lui prendre comme ça ! Et sans rien explliquer en plus !

"ET POURQUOI D'ABORD ???" hurla-t-il d'une voix claire bien qu'un peu étranglée mais parfaitement reconnaissable dans le silence qui avait suivi.

Sous le poids des regards qui s'étaient tournés vers lui, et le coup de pied dans son tibia digne des meilleurs footballeurs d'Ariel, Arawn réalisa ce qu'il venait de se passer et avec tout son courage, il se cacha derrière son autre voisin, un grand type blond (Daniel ou Archi au choix :p).

Après quelques instants de pure panique, il jeta un oeil par-dessous le bras de son bouclier humain. Il se rendit compte que grâce à la foule compacte son cri n'avait peut-être pas pu être relié à lui et il souffla de soulagement. Il tapota le dos, très musclé, du grand blond...

"Merci vieux."

... sous le regard absolument hilare d'Ariel.

Arawn lui tira la langue avant de voir Daël s'approcher vers lui tel un petit saumon remontant une rivière. Le démon essaya de retrouver une certaine contenance.

"Absolument ravi!" répondit-il avec un grand sourire. "Rien de tel qu'une bonne bouffée du Pays de l'Eté pour vous requinquer un démon. Enfin..." il baissa d'un ton "jusqu'à ce qu'on m'annonce qu'on allait me prendre mes pouvoirs mais bon les prêtresses hein ?"

Il poussa un léger soupir. Non vraiment il devrait y être habitué à ces idées saugrenues mais bon.

"J'espère qu'on ne va pas rester juste le temps d'un rituel. Quitte à voyager aux frais de la princesse, ça serait bête de ne pas pouvoir en profiter. J'ai une cousine qui me tanne pour que j'aille enfin tester son restaurant en plus. Et je devrais probablement passer voir ma mère. Enfin ça dépend de où on est exactement au Pays de l'Eté en fait. J'avoue que ma dernière visite dans un temple c'était pendant une sortie scolaire..."

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Quigg Certi
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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptyMar 3 Mai - 21:33

À peine deux semaines de repos du guerrier et voilà déjà que l’on remet le couvert. Enfin, je parle de « repos », mais ces deux semaines ont tout de même été bien remplies. Déjà, je viens de finaliser le contrat d’acquisition d’un vieux bar à cocktails de la banlieue de Comynerin après avoir convaincu avec tact le patron des avantages d’une retraite anticipée bien méritée, et mon équipe a déjà bien avancé dans le relooking du lieu pour le remettre au goût du jour. Et puis, avant ça, il y a eu ce fameux dîner chez Lucia Greatstone, ma coéquipière, en compagnie de son fils Kylian. Ah, dîner chez Greatstone ! Une aventure d’anthologie.

Enfin, j’exagère un tantinet : cette soirée s’est passée beaucoup plus – comment dire ? –, eh bien, beaucoup plus « normalement » que je ne m’y attendais. Greatstone s’est montrée une hôte attentive qui a pris soin de baser son menu sur mon régime alimentaire un peu particulier, et la fraîcheur de la conversation de son fils a animé la plupart des échanges, qui s’enchaînaient sans trop d’incompréhension ni d’anicroches. J’ai été étonné d’apprendre que ma coéquipière s’adonnait à des pratiques artistiques, que les tableaux qui ornent maintenant notre bureau commun sont en fait de sa composition, et cela m’a fait bien rire que Kylian soit si curieux de savoir, au juste, ce à quoi ça pouvait ressembler, une vie de vampire, et je ne me suis pas fait prier pour répondre à ses questions ingénues.

Malheureusement, le petit Greatstone semble aussi totalement obsédé par l’idée d’imiter l’exemple de sa chère maman et souhaite s’enrôler au service d’Ethereal dès qu’il franchira la barre minimale de ses quinze ans. En formulant cette idée tout haut, il a sans doute pensé qu’il trouverait en moi – moi, agent de la Tour depuis plus de temps qu’on n’ose le dire sans se faire regarder de travers – un allié naturel contre la désapprobation inflexible de sa mère. Erreur de calcul, petit bonhomme ! Ne souhaitant pas rentrer dans des détails qui le dépassent, je ne lui ai pas dit que dans mon cas mon service était moins lié à mes aspirations personnelles qu’à une question de compensation pour immigration illégale et qu’il en a fallu de peu que, au lieu d’agent, je sois plutôt de ceux qu’Ethereal refoule au-delà des frontières – ce qui aurait probablement signé mon arrêt de mort, je veux dire de mort définitive. Il a tout de même fallu que je mette bien au clair que je comprendrais bien, s’il était humain, qu’il se sente de la sorte pressé par le temps, mais que je jugeais que sa condition de démon lui permettait de prendre les choses avec plus de patience et de mesure, et qu’il ferait mieux de se consacrer à des études en parallèle d’un entraînement avant de se jeter si jeune dans une activité périlleuse qu’il risquerait de regretter. J’ai même ajouté que, à vrai dire, cette majorité de quinze ans était à mes yeux un scandale, que je fais partie d’un groupe de pression qui exige que cette limite soit revue à la hausse, car je considère que sélectionner pour ces missions des enfants de cet âge – des adolescents, pardon, ai-je repris devant son regard noir qui, l’ombre d’un instant, fit se superposer à mes yeux le visage de sa mère au sien et manquer de m’étouffer avec ma salive au passage – devrait être anticonstitutionnellement interdit au nom de la protection des droits du jeune emeraudien, à qui l’on doit accorder plus de temps de maturation, de réflexion et d’entraînement avant de faire des choix si graves et potentiellement dangereux pour lui-même.

Bien entendu, le mouflet m’a regardé comme si j’étais un vieux schnock qui, de toute évidence, ne pouvait pas comprendre l’énergie débordante de la jeunesse actuelle et son désir légitime d’aller plus vite que la musique, mais je crois qu’il a tout de même été reconnaissant que je lui explique mon point de vue en termes politiques plutôt qu’en lui disant simplement qu’il ferait mieux d’obéir aveuglément à sa maman, censée savoir forcément mieux que lui ce qui est et sera bon pour toute son existence. Quant à sa mère, elle ne semblait pas mécontente non plus que j’exprime face à son rejeton une opinion globalement dissuasive et qu’il entende ainsi un autre son de cloche qui allait dans son sens, mais venu d’ailleurs et formulé autrement.

Le lendemain, il a fallu que je fasse un rapport téléphonique à Pemphero auprès de qui j’avais fort peu courtoisement décommandé au dernier moment notre sacro-saint rendez-vous hebdomadaire pour aller à la place chez Lucia Greatstone, et comme je l’avais prévu, il en a profité pour bien se payer ma tête. Nous nous sommes tout de même retrouvés comme prévu la semaine d’après, et il en a rajouté une couche. Il nous voit déjà mariés, elle et moi, nous rongeant les sangs et poussant des lamentations de concert face au départ déchirant d’un jeune garçon mu par l’idée saugrenue de mener sa vie comme il l’entend sans s’en référer à des autorités incompétentes : nous. Tout de même, pour fêter cette grande victoire de l’Humanité dans les relations démoniaco-vampiriques, le triton a sabré une bonne bouteille de vin pétillant azuré – spécialité de Chiki pour laquelle j’ai un faible certain et que je bois comme du petit lait (sauf que je ne digère pas le lait). Et comme je l’ai défié sur sa capacité à avaler cette substance fortement alcoolisée en un temps record, il a fini – un peu trop tôt à mon goût, quel petit joueur ! – par me ronfler dans les bras jusqu’au petit matin, moment où c’était mon tour de sombrer dans ma torpeur diurne.


J’ai tout de même eu le temps de me remettre de tout ça – je parle bien évidemment de l’attaque au Pays de la Nuit, je ne considère pas mes interactions sociales, surtout avec mon vieil ami et complice, comme des épreuves – avant que le biper me rappelle à l’ordre… (roulements de tambours) …à nouveau en plein jour ! Et pas d’échappatoire cette fois-ci, sinon c’est conseil de discipline, comme l’indiquait mon médaillon de veille qui m’a sorti de force de mon sommeil vampirique. Alors j’ai dû me préparer, encore dans le coaltar, de façon à pouvoir braver les rayons de ce maudit soleil, et je regrette d’avoir bêtement oublié un foulard à me mettre autour du cou, puisque le temps d’arriver à la Tour Bleue et que Lantys nous fasse passer un portail interdimensionnel, j’ai eu le temps d’avoir la nuque exposée et de commencer à avoir une petite plaque d’urticaire qui me démange déjà.

Au moins, l’arrivée au Pays de l’Été me rassérène : il n’y brille qu’un merveilleux soleil factice dont les vampires n’ont rien à craindre. D’ailleurs, il m’est arrivé de songer à m’y installer définitivement, et je l’aurais bel et bien fait si seulement la contrée n’était pas dominée par un régime matriarcal sévère qui m’aurait systématiquement pénalisé en tant qu’homme dans toutes mes entreprises, sans parler de la différence raciale et de mon statut d’étranger. Au moins, voyons le bon côté des choses dans l’instant présent : je peux d’ores et déjà me débarrasser de mon manteau un peu trop épais pour la saison et quitter mon couvre-chef sans inquiétude.

Je ne trouve pas encore ma coéquipière mais je ne doute pas qu’elle arrive en temps et en heure. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a une forte proportion de démons. J’ai d’ailleurs pu embrasser Lilith sur le front en guise de bonjour, mais comme je l’ai interrompue dans une conversation qui avait l’air très intéressante je l’ai laissée en cette bonne compagnie pour continuer mon furetage. En définitive, il y a beaucoup de monde d’horizons fort différents. J’ai un regret, c’est que Pemphero ne soit pas là ; l’armée régulière ne doit pas avoir été mandatée pour participer à cette mission, qui doit exiger d’autres méthodes, un peu moins orthodoxes. J’ai malgré tout le plaisir de saluer Sixtine que je n’avais pas vue depuis des lustres et de la complimenter sur sa nouvelle coiffure qui lui va à ravir – après avoir été frappé d’un coup d’intense émotion en l’apercevant du coin de l’œil, parce que, bon sang, les cheveux roux coupés courts, ça m’a fait penser à Eigyr, et l’ombre d’une seconde j’ai cru voir un fantôme. Maintenant que la vouivre est sortie de sa stase, la monstrueuse triade terrienne va pouvoir reprendre ses séances secrètes et ourdir de sombres complots ! Mais nous n’avons pas le temps de projeter un petit rendez-vous, car sur ces entrefaites la reine Tamia arrive et entame son discours de bienvenue.

Paradoxalement divine dans sa robe blanche de cérémonie – on s’attendrait presque que sur son épaule soit perché un rossignol lui chantant une sérénade printanière –, la démone nous annonce le programme : nous serons nourris, blanchis, logés en plein temple, chez les vestales pour un temps indéterminé afin de nous faire participer à un rituel dont elle ne nous dit rien. Rien ? Du moins, rien sur son objectif ni sur sa nature, si ce n’est sa méthode : nous ravir nos capacités magiques. Tout de suite, un peu d’agitation s’élève dans l’assistance. Un grand blond beau garçon se plaint tout haut qu’il ne veut pas perdre ce qu’il vient d’acquérir, un petit roux pas mal non plus qui vient régulièrement se déhancher au Nuit noire crie un grand « pourquoi ? » désespéré, et d’autres, plus discrets, ne semblent pas plus enchantés. Il va sans dire que je fais partie de cette catégorie, et sans doute à plus juste titre qu’à peu près tout le monde. Après un instant de stupeur, je frappe dans mes paumes, puis lève les mains et ma voix grave et posée pour me faire remarquer :

« Excusez-moi, excusez-moi ! Pourrais-je faire une petite remarque, s'il vous plaît ? » Tous les murmures ne s’arrêtent pas, mais un certain nombre d’yeux se dirigent vers moi, dont ceux de la reine du Pays de l’Été. « Quigg Certi, vampire, quelques siècles de non-vie et de service au compteur » me présenté-je d’un ton expéditif pour ceux qui se demanderaient qui est l’olibrius en costard-cravate qui prend la parole ; mais la reine de démons me connaît déjà – malheureusement pour moi –, et je n’ai pas trop de temps à perdre à refaire des présentations qui se sont déjà faites à mon désavantage. Alors je m’éclaircis la gorge et j’enchaîne : « Bon, je crois que nous sommes tous un peu émotionnés par cette annonce, mais j’imagine qu’il faut garder le sens des proportions et que, contrairement aux craintes de ces jeunes hommes… » Et je désigne d’une main le beau blond qui me regarde de ses yeux bleus écarquillés et de l’autre le petit roux qui me contemple à travers ses mèches mal peignées. « …il va sans dire que ce rituel ne peut avoir pour vocation de sucer pour de bon et à jamais les pouvoirs de l’élite de la Tour de Savoir, puisque ce serait, si j’ose dire, une erreur stratégique tragique qui nous laisserait tous dans un état de vulnérabilité inquiétant dans les temps de troubles que nous vivons à l’heure actuelle. » Je ponctue alors mon discours d’un index dressé. « Cela étant, je crains malheureusement que nous ne soyons pas tous égaux dans cette aventure que vous nous esquissez et que certains d’entre nous risquent d’être victimes de désagréments qui dépassent la simple privation, disons, d’un pouvoir de manipulation du feu ou du temps. »

Alors que la reine s’apprête à ouvrir la bouche pour répondre, je m’empresse de la coiffer au poteau pour poursuivre, une paume en avant en signe d’apaisement : « Je tiens à vous assurer que je ne doute aucunement de votre bienveillance… » J’en entends alors qui toussent dans leur main repliée ; apparemment il y en a d’autres qui, eux, se permettent de douter de l’existence d’une telle disposition dans le cœur de la démone. « Toutefois, au vu de votre façon un petit peu cavalière d’annoncer la chose, je ne suis pas certain que vous ayez pesé le pour et le contre de tous les tenants et aboutissants pour chacun des cas particuliers ici présents. »

« Je vous prie, en effet, de bien vouloir considérer la situation à travers l’optique d’un vampire. Monsieur Harlighet ici présent et moi-même… » Et je me tourne cette fois-ci vers Yvain, qui a un mouvement de recul quand tous les yeux suivent le geste de ma main pour savoir qui j’implique dans l’affaire. « …sommes tout particulièrement concernés par le problème d’une existence qui est intrinsèquement fondée sur nos capacités magiques. Elles ne nous sont pas seulement utiles, elles nous sont vitales. ‘Vitales’ au sens le plus strict, le plus littéral, le plus essentiel : vous rendez-vous bien compte que, sans elles, nous allons tomber raides morts, telle la Belle au Bois Dormant le jour de son seizième anniversaire, le doigt piqué à l’aiguille du rouet enchanté ? »

Tout à ma diatribe, je repère enfin dans la foule Lucia Greatstone et croise son regard blasé. Je crois qu’elle me maudit de me faire ainsi remarquer. Tant pis ! Je ne vais tout de même pas me laisser faire impunément ; c’est gênant, cette affaire. Je poursuis dans le même souffle : « Alors, j’imagine bien que vous allez me dire : ne vous inquiétez pas, M. Certi, vous serez logé à la même enseigne, vos facultés reviendront aussi vite et aussi sûrement que celles des autres. Mais je vous dis que non ! Soyez honnête, il n’y a aucune commune mesure entre perdre une capacité surnaturelle pendant un moment et perdre toute capacité de mouvement et de conscience, c’est-à-dire perdre la vie pendant ce même temps ! » Je finis même par perdre mon calme et m’énerver un tant soit peu, agité d’une légère nervosité. « Je sais de quoi je parle, j’ai déjà été surpris par le soleil, je me suis déjà retrouvé ainsi impuissant, à la merci des passants, transporté comme un poids lourd, pour me réveiller à la morgue. Sans même parler de l’angle administratif de la chose, qui est d’une complication infinie, c’est une expérience toujours extrêmement désagréable et même, je dirais, douloureuse, pour ne pas dire traumatisante. Je n’ai aucune intention d’être remis autoritairement dans cette situation que je fuis comme la peste, et je refuse d’avoir été de force réveillé de cet état de latence-là, en sécurité chez moi, pour qu’on m’y replonge contre ma volonté dans un pays étranger et dans des circonstances douteuses. Et par-dessus tout, je… »

Tandis que je balaie du regard tous les yeux fixés sur moi, je tombe sur un visage de femme que je n’avais pas vu jusqu’à présent, et un déclic morbide se fait dans mon cerveau. Je porte instinctivement la main à ma nuque, comme si ce regard réveillait et étendait l’inflammation due aux rayons qui me sont insupportables. À dire vrai, je n’ai rien contre elle en soi, mais… Je pointe alors du doigt Lucy Phreia, à qui je fais une concurrence active totalement déloyale depuis plus d’un an pour que son établissement mette la clef sous la porte puisqu’elle ne veut pas m’en céder les droits de propriété, et je reprends : « Par-dessus tout – si toutefois je suis bel et bien contraint de coopérer –, je ne veux pas être à côté d’elle. » Je relève des yeux alarmés vers la reine des démons. « J’ignore quels outrages elle serait capable d’infliger à mon cadavre. »

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Tampopo Yamazaki
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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptyMer 4 Mai - 19:07


Mission II : Rituel.



Toujours droite et majestueuse, tout à fait dans son rôle de souveraine (pour une fois), Tamia observait la foule s'agiter devant elle en se retenant de sourire, voire de s'écrouler de rire. Cela aurait un peu cassé l'ambiance, et en général quand elle était chez elle, elle faisait un petit effort pour sauvegarder les apparences (tout petit l'effort hein, faut pas abuser). Pour ménager son effet, elle passa en revue les agents qu'elle avait convoqué. Il y avait de tout, de l'ange, du vampire, du démon, de l'humain et même quelques races plus rares comme la vouivre. La raison en était très simple, elle avait besoin d'une très grande diversité de pouvoirs pour le rituel qu'elle devait accomplir. S'il s'était juste s'agit de puissance, elle et ses prêtresses, ou même Lantys et elle, auraient largement suffit. Sauf qu'ils ne possédaient pas tout ce qu'il fallait pour enclencher le rituel qui leur était nécessaire pour retrouver l'artefact.

Son regard s'arrêta sur Arawn Rhian. Mais pas du tout parce qu'il avait hurlé, même si ça avait forcément attiré l'attention de sa reine. Si Tamia le fixa pendant quelques instants – trop longs pour être honnêtes -, c'était parce qu'elle se remémorait la soirée qu'elle avait passé avec sa fille après l'avoir surprise avec l'agent en question.

Ce soir-là, elles avaient dîné ensemble dans l'appartement épuré que Tam' possédait dans la Tour Bleue depuis son installation environ deux ans auparavant. La cuisine n'étant pas le fort le Tamia – le manque de pratique, et surtout de temps -, elle avait commandé à manger, puis elle avait discuté avec sa fille… et les mots lui revenaient, même si ce n'était pas exactement le bon moment et que tous attendaient qu'elle explique le rituel, ses conséquences, que les esprits s'échauffaient etc. Elle, elle ne pensait qu'à ce que Ella lui avait dit pendant leur dîner. Il faut dire qu'elle avait un peu amené le sujet sans le vouloir : « Alors comme ça, tu fréquentes l'agent Rhian ? » avait-elle demandé en toute innocence, comme toute mère était en droit de le faire, et quand bien même la vie des femmes chez les démons était aussi libre que permissive (c'était aussi le cas pour les hommes, tant qu'ils ne se mariaient pas). Sa fille étant à moitié humaine, elle aurait très bien pu recherché une relation plus dans la norme de Savoir, même si de ce qu'elle avait perçu de l'aura d'Ella et de Arawn, ce n'était pas le cas… enfin, vous savez ce qu'on dit, deux précautions valent mieux qu'une. « Hum… Non. Pas vraiment. Je m'amusais juste un peu. Et pas la peine de me rappeler que ça ne se fait pas sur le lieu de travail, j'ai déjà compris. Mais mieux vaut le faire au mauvais endroit que pas du tout… hein maman ? » Cette boutade avait fait se tendre Tamia qui avait posé sa fourchette. « Je ne vois pas de quoi tu parles, je participe aux Feux de Beltane tous les ans... » Alleya/Ella avait haussé les épaules « Même le peuple sait que tu le fais sans en avoir envie et que tu prends un contraceptif. Pas très religieux tout ça d'ailleurs ma p'tite maman. Tu ne voudrais pas avoir un autre enfant ? Si c'est pendant les Feux, tu n'auras même pas à t'encombrer du père... » La reine des démons avait blêmi. Il n'y avait que sa fille qui puisse lui faire cet effet. Ou son ex-mari. Pour exactement les mêmes raisons, elle avait été une mauvaise mère pour Ella, elle n'avait pas l'intention de recommencer à mettre sa propre chair en danger. « Non. Je ne peux pas Ella… » Mais comme sa fille ne la laisserait pas si facilement que ça tranquille, elle avait développé. « Je ne veux pas d'un enfant sans père parce que je suis trop prise pour l'élever seule, ma mère n'était jamais là pour mes sœurs et moi quand j'étais enfant, et toi, tu n'as pas été seule uniquement parce que tu avais ton père. Si j'ai un jour un autre enfant, ce sera dans le cadre d'une nouvelle relation, et je ne suis pas encore prête. Il faut que tu te fasses à l'idée que je ne le serai peut-être jamais. » Elle s'était attendu à ce que sa fille argumente, proteste, n'importe quoi de ce genre… mais il n'en fut rien, elle parut juste pensive quelques instants. « Comme tu veux. Mais tu pourrais au moins t'amuser un peu comme moi je le fais. Il y a des hommes que ça ne dérange pas d'être juste des coups d'un soir. » Et ensuite elles parlèrent d'autre chose, ce sujet amenant celui des dernières soirées d'Ella et des rencontres qu'elle essayait de faire.

Tamia avait été un peu rassuré de savoir que ce n'était pas sérieux avec Rhian. Non pas que ce soit un mauvais bougre, à priori, il avait l'air plutôt gentil et il venait d'une bonne famille de démons du cru… Mais c'était vraiment une chiffe-molle. Tout comme Grant, qui comme d'habitude atterrissait d'on ne sait trop où (ah, si, pardon, de la Terre!). Mais Ella, justement, avait pris les choses de ce côté, Tamia s'abstint donc de se moquer de son disciple (pas très doué le disciple pour le moment, mais avec un professeur comme elle, il finirait bien par progresser). Le temps qu'elle rêvasse, le moment avait été manqué de toute façon.

Elle comptait d'ailleurs épargner tout le monde de son cynisme… jusqu'à ce que Quigg Certi prenne la parole. Elle le laissa causer bien que s'il eut été moins pris dans sa diatribe, il aurait pu sentir monter dans le regard de Tamia un agacement profond, un danger imminent. Et à défaut que Quigg le perçoive, Lantys lui voyait très bien la foudre se rapprocher et là on ne parle pas de Itachi. Rien qui ne soit très grave, c'était juste assez visible pour soupçonner que bientôt Quigg prierait pour être dans un état catatonique pour de bon quelques temps (et ce n'était pas au programme).

Tamia resta sur les marches du temple, dardant Quigg qui avait enfin fini de parler et qui s'en prenait visiblement à Lucy pour une raison qui échappait complètement à notre reine des démons. Elle n'était pas du tout au courant de leur contentieux, il faut dire que ça ne la concernait pas. « Je constate que vous êtes toujours une poule mouillée bavarde monsieur Certi. » Commença-t-elle avant de descendre une première marche. Lantys la suivait, juste au cas où, mais Tamia semblait plus décidée à se montrer humiliante que violente. L'empereur des anges eut néanmoins un doute quand elle tendit la main vers Quigg, mais elle se contenta de lui lancer une vague de pouvoir – et elle avait parfaitement visée, les voisins s'en sortaient bien – qui fouetta le vampire comme un souffle d'air brûlant, sans le blesser toutefois. « Quant à ma bienveillance supposée, n'en abusez pas. Je pourrais vous donner de bonnes raisons de fuir à tire d'ailes. » Elle faisait ici référence à leur première rencontre où Quigg s'était ridiculisé en se transformant parce qu'il avait eu peur quand elle était entrée avec perte et fracas (et en retard) à une soirée qu'il avait organisé en son honneur sur demande de Quartz.

« Mais passons. » Elle resta sur la marche, un cran en-dessous des autres prêtresses, parfaitement immobiles. « Comme certains l'ont dit, même si avec moins de véhémence que l'agent Certi, Quartz ne me laisserait jamais abîmer ses chers agents, même si ça me fait doucement rigoler d'inclure dans l'élite des humains ou des métis qui savent à peine où ils se trouvent… là encore, laissons ça de côté et retenez tous que votre sécurité est assuré. Ce rituel est parfaitement indolore et vous retrouverez vite vos pouvoirs, en fait, ils ne disparaîtront pas complètement. Imaginez plutôt que c'était comme si vous les aviez utilisé à leur maximum sur une courte période et qu'ensuite vous aviez besoin d'un temps de récupération. Temps que vous passerez ici, où les Vestales seront à votre service. » Pour ce qui était des cas particuliers : « Quant aux vampires ou autres créatures intrinsèquement dépendantes de leur magie, ce n'est pas celle-ci qui m'intéresse. Je suis une voleuse d'âme, la plus puissante de notre époque, je vais puiser dans les réserves de votre âme qui cache votre magie, mais je ne toucherai à rien qui vous soit nécessaire. Par contre monsieur Harlighet ne pourra pas appeler les loups pendant plusieurs heures, et monsieur Certi ne se transformera pas en hibou non plus. Quant aux anges, vous ne pourrez pas vous soigner, cela vous demanderait une trop grande quantité d'énergie après le rituel, mais il n'y a pas de raison que vous soyez blessé au sein du Temple. Et Lantys sera là le cas échéant. » Le fait était que ça devrait bien se passer, ils n'auraient pas besoin de se battre après le rituel, donc ils auraient le temps de récupérer. Et les Vestales (voire les prêtresses) se feraient un plaisir de veiller sur les agents sauf Raphy, toujours associable. Miaka, surtout, sauterait sûrement sur l'occasion pour passer du temps avec son ex, Johan.

« Dans un premier temps, vous allez suivre les prêtresses, elles vont vous conduire à des salles de purification. Femmes d'un côté, hommes d'un autre. Ici, on a tendance à se mélanger, mais Quartz a insisté pour que ce ne soit pas mixte. Vous allez vous laver dans les eaux du temple, revêtir des vêtements blancs, et ensuite vous me rejoindrez dans la salle du rituel. Je vous expliquerai à ce moment là son utilité. » Il fallait aussi qu'elle organise les chambres. Dommage qu'il y ait cette histoire de non mixité… sinon elle aurait bien mise Phreia dans la même chambre que Certi, par simple esprit de contradiction.

Et sur cette pensée, elle tourna les talons pendant que ses Prêtresses guidaient les agents. Autant dire que Raphy était du côté des femmes. Elle espérait juste que les agents ne seraient pas trop longs. Elle avait hâte de passer au rituel lui-même.

****
Consignes :
- Si vous n'avez pas posté dans la phase 1, vous pouvez rejoindre la mission dans la 2, ce n'est absolument pas un soucis !
- Votre personnage ne sait toujours rien de concret sur le rituel à part qu'il est sans danger.
- Il suit les prêtresses dans une grande salle avec une sorte de piscine mais l'eau vient en fait directement de la source en dessous du temple. L'eau est claire et chaude, la salle est en pierre polie, belle mais sobre. Les hommes et les femmes sont dans des salles séparées mais les deux salles sont identiques.
- Votre personnage raconte ce petit bain et ce qu'il en pense, ensuite il rejoint Tamia dans la salle de rituel elle-même.
- Raphaella, Miaka et Cilia accompagnent les femmes, Ceres, Tia et Guenevria accompagnent les hommes. Elles sont dans la salle pendant la purification, avis aux pudiques !!!

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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptyDim 8 Mai - 15:22

Pendant que son pire adversaire professionnel se donnait en spectacle, Lucy le fixait du regard, tous les muscles tendus, ne cillant qu’excessivement rarement ; à croire qu’un battement de paupières eut été un temps suffisant pour que sa proie s’échappe. Ses iris dardaient des rayons haineux qui, s’ils avaient été pétrifiants, auraient fait pâlir de jalousie la Méduse tant il n’en aurait pas fallu beaucoup pour qu’il perde tout aspect humain sous un amoncellement de pierre.
Et quand enfin, il remarqua sa présence, et finit son discours dans la foulée, elle grogna :

« Les outrages que je ferai à ton cadavre ??! Mais tous ceux que la décence s’interdit même de penser ! Et je resterai à côté de ton corps jusqu’à ce que la conscience te revienne pour que tu ressentes la douleur dans ta chair charogne ! Je te jure que rien que pour toi, j’ai bien envie d’oublier le serment que j’ai prêté à notre Inya ! Cent bras armés ne seraient pas de trop pour me barrer la route ! »

Elle avait commencé à avancer en parlant, aveuglée par la fureur, mais soudain, elle se sentit saisie. Curieusement, cela avait été douloureux sur l’instant, puis plus rien. Quand elle regarda son bras droit, elle trouva la main de Daniel, qui l’enserrait, sa paume contre son poignet. Il avait les yeux emplis d’une détresse infinie. Et comme elle agitait vigoureusement sa main, elle découvrit quelques minuscules gouttelettes de sang qui avaient réussi à perler entre leurs deux peaux, sang qu’elle supposa être le sien. Le petit étonnement qu’elle en eut désamorça un peu sa colère. Mais il ne lâcha pas sa prise.

« Lucy… Je t’en supplie… pria-t-il.
_Mais comment diable…

C’était une technique qu’elle ne lui connaissait pas, et elle avait du mal à trouver le lien avec ce qu’elle lui connaissait de talent.

_Toi… démarra-t-elle.
_Ne m’oblige pas à en faire plus. Je ne sais pas si je maîtriserai.
_... tu as évolué on dirait, finit-elle. Tu m’agrippes suffisamment fort pour que le sang coule et pourtant, je ne ressens aucune douleur.
_Venin. Mais ce n’est pas le moment ! » dit-il, abrupt.

Lucy avala la couleuvre, et reposa des yeux incendiaires sur Quigg. Elle était encore suffisamment énervée pour vouloir lui jeter à la figure tout ce qui pourrait lui passer sous la main : cailloux, rouleaux à pâtisserie, lames en tout genre, tubercules de pommes de terre, tout, absolument tout.

« Tu ne l’emporteras pas aux Paradis, et l’Enfer terrien n’est rien à côté de ce que je te réserve… » menaça-t-elle d’une voix sourde.

Ce fut à ce moment-là qu’elle perçut que la reine des démons avait commencé à répliquer à la prise de parole culottée de Quigg, et ressentit une maigre consolation quand elle lui envoya une onde de choc au travers du corps qui lui valut d’être réceptionné par une femme qu’elle ne connaissait pas. Mais elle garda dans un coin de mémoire qu’il serait incapable de fuir par la voie des airs après le rituel, ce qui n’a pas l’air d’être son cas. Et elle voulait bien souffrir mille bleus et bosses qu’elle ne pourrait pas soigner dans ce laps de temps, si elle avait l’assurance de le saisir au col pour lui dire sa façon de penser de manière percutante.

Comme elle semblait s’être rassérénée quelque peu, elle sentit la poigne de Daniel se défaire. Il se frotta les mains, comme s’il cherchait à vérifier que ses articulations étaient bien en place :

« Soigne-toi tant que tu le peux. Plus jamais, tu ne me demandes ça, plus jamais.
_J’ai des ratés à cause de lui… »
Lucy regarda son poignet : la blessure était franche, la coupe nette, avec juste une petite ouverture élargie, comme si on avait fait pénétrer quelque chose dans sa chair.
Sa main valide luisit doucement d’une lueur verte, et elle l’apposa contre sa plaie, cherchant à se concentrer pour faire cicatriser une meurtrissure qui, en temps normal, ne lui demandait pas un effort particulier. Elle grommela à nouveau :

« Quel genre de créature es-tu donc…
_Un changeforme mais tu le sais.
_Un changeforme qui n’a pas changé grand-chose sur ce coup pourtant.»

Devant tant d’obstination, qu’il préférait à sa fureur, il lâcha :
« Un dard en harpon, comme les abeilles.
_Et une toxine qui n’en vient pas.
_Non.»

Elle jeta un dernier regard sur Quigg, la moue rageuse, avant de mieux prêter l’oreille aux propos de la reine. Daniel craignait que l’incendie ne redémarrât d’une simple étincelle, mais il n’en fut rien.
Il était question d’un bain de purification. Et qu’elle ne fut pas son déplaisir quand elle vit que la prêtresse qu’elle avait combattue se rangeait dans le groupe des femmes, déplaisir qui semblait partagé. Mais Raphaella eut un léger sourire malsain à son égard en la reconnaissant, ainsi qu’une petite agitation des doigts, à croire qu’elle s’échauffait ou s’assouplissait les articulations, comme Daniel. Le groupe adjacent , des hommes donc, semblait mieux loti en terme d’accompagnatrices.
Mais Lucy en fit fi. Elle avait autre chose à penser qu’à une bourrine octopode sans aucun doute à ses heures perdues.

Lucy avait observé une distance de sécurité non négligeable avec la prêtresse arachnéenne, quoique connaissant quelques de ses techniques, elle ne serait pas complètement surprise, mais sa reine lui avait intimé l’ordre de ne pas en faire de trop la fois où elle l’avait combattue, et cela s’était révélé déjà assez compliqué ainsi.
Lucy désapprouva l’idée du bain collectif, d’autant plus qu’il était hors de question d’entrer dans les eaux du temple en maillot de bain. Elle n’était pas excessivement pudique, mais il ne fallait pas abuser non plus.

Se dévêtant promptement, elle pénétra l’eau très vite, profitant à peine du décor du regard, et put néanmoins constater le bien-être relaxant qu’elle lui procurait, après son accès de fureur d’il y a peu. Elle s’immergeait complètement plusieurs fois, tentant de rester le plus longtemps en apnée possible dans un environnement sous-marin assourdi. Mais ce n’était pas le meilleur contexte pour penser au calme. Cela étant, celui lui permettait de ne pas faire montre de ses formes à tout bout de champ. Non pas qu’elle en eut honte, mais elle n’avait pas à les exhiber devant de parfaites inconnues pour certaines, même si elles étaient toutes logées à la même enseigne. Et ses cheveux, bien que très longs, n’étaient pas une couverture parfaite non plus.

Après un petit moment, à penser à Quigg bien sûr, mais aussi à l’intérêt d’un bain purifiant avant un rituel, elle s’apprêta à sortir de l’eau.
A son sens, le bain était plus un rite qu’un acte vraiment utile, sauf s’il s’avérait qu’il y avait de la magie dessous, à uniformiser ou préparer leur propre flux énergétique au geste prochain. Mais elle n’était clairement pas instruite dans ces arts, et ceux du pays de l’Eté tout particulièrement, encore moins.
Elle saisit un peignoir à portée de main et l’enfila prestement. Raphaella désigna une direction de la main, geste informatif qui valait pour toutes les personnes ici présentes, mais regardant a minima son entourage. Elle desserrait à peine les dents pour s’adresser aux agentes :

« Des vêtements blancs de différente taille sont à votre disposition dans la salle attenante à celle-ci, ainsi que des onguents et autres huiles parfumés conçus tout particulièrement pour le rite. »

Et comme Lucy plongea son regard combattif dans le sien, elle le soutint, et eut l’embryon d’une expression de dépit semblant signifier « Non, rassurez-vous, ils ne sont pas de ma composition vous pensez…. ». Mais cela tenait de la pure interprétation, Raphaella n’était pas du genre à s’ouvrir à des gens extérieurs à sa nation, et qu’elle estime sans efficacité bien avérée.

La salle en question était blanche elle aussi, Lucy avisa une longue tunique, qui lui semblait à peine moins transparente que les eaux sacrées. Après s’être enduit le corps de baume aux notes aromatiques, elle enfila ce vêtement, et l’une des sœurs jumelles de la reine indiqua le chemin de la salle de rituel.

Elle prit place dans un coin, d’où elle pourrait observer la porte d’entrée, et tâcha de penser à autre chose qu’à Quigg lui pourrissant la vie. Elle réussit à peine à avoir une mine amusée, en imaginant ce que Daniel avait pu donner de son côté, et Avalon, s’il avait été présent. Elle essaya même de considérer le rituel comme un voyage, avec cette idée en tête :

«Il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses »" (Milan Kundera)

Mouais, le voyage lui semblera plus agréable une fois à destination : sur le corps refroidi de Quigg.

(1465 mots)

(hrp : si des gens veulent pipeletter avec Lucy, il n’y a pas de problème, elle est juste plus renfermée que d’habitude).
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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptyLun 9 Mai - 0:38

Aaaah le Pays de l'Eté et sa hiérarchie, son soleil chatoyant, sa douce chaleur enivrante qui s'insinue en vous pour vous carboniser de l'intérieur à tout petit feu et où les caractères s'échauffent plus vite qu'une allumette que l'on réussi à craquer du premier coup. Non parce que si on se loupe et qu'on gratte, on gratte, on gratte et qu'au final aucune flamme ne sort c'est plutôt Arawn qu'on a comme résultat. Ce qui est bien aussi. C'est diversifié, c'est bien.

Le Pays de l'Eté m'amuse toujours follement. Chaque fois que je me retrouve dans cette atmosphère qui m'est en partie toxique et vitale, je ressens une bizarre hilarité mêlée d'un sentiment d'être un complet observateur qui ne réalise pas trop avec quoi il interagit. Le monde réel est un vrai foutoir.

Je devrais peut-être me reconvertir dans la démonologie plutôt que la kinésithérapie en fait. Mais puis-je vraiment abandonner mes chères et chers clientes de Comyneirin à leurs rhumatismes et autres contractures (comme j'ai dû le faire d'ailleurs quand mon biper a sonné) ? Après une longue et intense réflexion, (à comprendre un éclair fugace au milieu d'une conversation qui n'avait absolument rien à voir), je me suis rendu compte que si j'appréciais autant la compagnie des démons c'est parce que les traces de leur atmosphère que je porte en moi se nourrissent de leur compagnie. Leur odeur me paraît délicieuse, celle des humains plutôt fade et celle des anges me donne la nausée.

Je suis devenu allergique à ma propre espèce, si c'est pas malheureux ça.

Le Temple où nous sommes réuni est absolument magnifique. J'y retrouve quelques similarités architecturales avec celui de mon adolescence qui ramènent à mon esprit des souvenirs plus ou moins joviaux. Notamment une mésaventure concernant une craie, un bas-relief multi-millénaire et une prêtresse particulièrement remontée.

Ma crinière rouge préférée finie enfin par arriver avec une expression que je reconnais instantanément. L'énorme rougeur qui se dessine sur sa clavicule facilite mes conclusions, à savoir qu'il va sûrement être d'une humeur de chien pendant au moins trois heures d'avoir été interrompu en pleine galipette. Je me serais bien proposé pour le consoler mais quelque chose me dit que sa copine de placard que nous apercevons un peu plus loin pourrait potentiellement me griller la priorité.

Je pose mon menton sur son épaule, bien décidé à l'embêter. Alleya semble être le type d'Arawn, si tant est que l'on puisse en toute honnêteté dire qu'Arawn a un "type". Vous êtes sympathique et intéressé ? C'est amplement suffisant.

Je souris cependant en croisant le regard agacé de mon ami et nous sommes interrompus par l'arrivée de la reine.

Voir Tampopo se présenter en splendeur me donne encore plus cette impression de ne pas être vraiment là. Non vraiment, qu'est-ce que je fais là ?

Oh.

Oooooh.

Un rituel. J'avoue que bizarrement je m'étais plus attendu à un truc du genre annonce de mariage entre machin et truc qu'à une participation à un rituel. Participation qui me semble un peu cruelle, en tout cas dans sa présentation. Et mon cher démon - ça devait vraiment être un ou une bisouilleuse très douée pour qu'il se laisse aller comme ça - explose et crie son indignation. En bon camarade, je m'empresse de lui faire remarquer, silencieusement bien sûr, qu'il ne vaudrait probablement pas trop attirer l'attention, en lui flanquant un bon coup de pied dans le tibia. Arawn fit alors la chose la plus sensée sur l'instant : se cacher promptement derrière la première montagne humaine à proximité.

La situation est tellement cocasse que j'ai peine à retenir mon rire et ça ne lui échappe pas puisqu'il me tire la langue après s'être assuré que son esclandre ne s'était pas retourné contre lui.

Il faut dire qu'un élégant vampire du nom de Quigg Certi (parfois, on ne se plaint plus d'être orphelin quand on entend les noms de certains), prend la parole pour exprimer avec passion et argumentation les inquiétudes du groupe.

La joute qui se joue, enfin si l'on peut vraiment appeler ça une joute quand l'un des joueurs peut vous envoyer valser sur plusieurs mètres d'un battement de cil, entre le vampire et Tamia tourne assez rapidement court. Les têtes sont en train de s'échauffer, et le grand blond derrière qui Arawn s'était caché est maintenant parti tenter de retenir une tavernière que je connais bien.

Tout ça me fait lever les yeux au ciel.

L'explication de Tampopo est bizarrement rassurante, je ne pourrais juste pas jouer à "jour! nuit! jour! nuit!" pendant quelques temps. Enfin jusqu'à ce qu'elle mentionne les pouvoirs curatifs angéliques. Comme un réflexe, un point douloureux se réveille sous mon omoplate droite. Mais je ne devrais pas avoir à m'en faire, tout est cicatrisé depuis longtemps.

Je grimace cependant lorsqu'elle mentionne Lantys. Je l'avais oublié celui-là...

Pendant qu'Arawn discute avec son binôme qui nous a rejoint, je tente d'observer l'Empereur du Ciel du coin de l'oeil.

J'imagine que ce rituel est en lien avec la précédente mission que j'ai soigneusement évitée. Bien évidemment, on ne nous communique rien sur ses résultats et conséquences. Qu'est-ce qui peut bien pousser Tamia a effectuer un rituel de cette sorte ? Et surtout pour faire quoi ?

Moi qui m'était fait une joie de prendre une petite bouffée d'air démoniaque (bon sang, je m'attendais à un buffet moi! Ou au moins quelques croissants...) me voilà maintenant avec des contractions nerveuses dans tout le dos. Aussi, l'annonce que l'on va tous prendre un bain collectif me remets un peu de baume au coeur.

Je suis donc la foule masculine qui suit les trois prêtresses qui nous ont été dévolues comme... Comme quoi d'ailleurs ? Est-ce qu'il y a quelque chose de particulier à faire durant la purification ? Ou sont-elles là pour s'assurer qu'on se lave bien partout y compris derrière les oreilles ?

Nous passons d'abord par un vestiaire où nous pouvons nous dévêtir. Sans trop savoir comment, je me retrouve entre Quigg (non, je n'arriverai jamais à me faire à ce nom. J'ai l'impression d'avoir un jouet à pouic-pouic dans la tête chaque fois que je le prononce mentalement) et Itachi. J'aurai pu tomber plus mal.

"Rien de mieux que de se mettre à nu et de se faire sucer le pouvoir pour créer des liens, pas vrai ?" lancè-je à la cantonade avec un sourire en coin.

Silences, grognements, rires un peu nerveux, d'autres plus francs.

"Pas d'inquiétude, je penserai à me purifier la langue aussi tout à l'heure." ajoutai-je, avec franchise.

On nous a gentiment fourni des draps de bain d'un blanc immaculé (je vais ressembler à un bonhomme de neige ou à une reine des glaces) pour nous sécher après avoir barboté. Je m'enveloppe dans l'un d'eux pour cacher la grande balafre qui court le long de mon dos, prêt à suivre le reste de la troupe dans les eaux sacrées (enfin probablement) du temple.

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Lucia Greatstone
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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptySam 14 Mai - 11:19

Comme plusieurs démons du Pays de l’Été, j'appréciais pleinement de respirer l'air de mon pays. Voir Guenevria au loin dans la ligne des prêtresses était aussi un vrai plaisir. J'étais reconnaissante à mon peuple de m'avoir protégé après ma vengeance sur mon ex-mari. Ma reine avait obtenu que je sois emprisonnée ici, dans le temple des démons de pierre, et si j'avais manqué de compagnie, en revanche on ne pouvait pas dire que mes années d'emprisonnement ait été particulièrement difficiles. L'ennui ayant été mon principal problème, j'avais appris divers arts pendant cette période, d'autres langues, je m'étais cultivée un peu plus sur les autres dimensions… bref, j'avais fait tout ce que ma vie précédente, trépidante mais très occupée, ne m'avait pas permis. Y compris avoir un enfant. Je savais néanmoins que la Grande Prêtresse n'avait intercédé que sur demande de Guenevria, et elle-même sur demande de ma mère. Ma famille, puis mon peuple, voilà ce qui m'avait sauvé de la haine que j'éprouvais pour David ainsi que pour moi-même après que mon mariage ait atteint la fin de son chemin.

Ma séquence nostalgie ne dura que jusqu'à ce que Quigg, mon partenaire, ne se mette à nous faire son numéro de hibou hystérique. Presque malgré moi, je baissais la tête et la cachais dans ma main, honteuse. Pourquoi fallait-il qu'il se fasse remarquer, hein ? POURQUOI ?! En plus, il n'y avait pas pire endroit pour se faire remarquer quand on était un homme ! Instinctivement, je m'approchais de lui pour… pour faire quoi en fait ? Peut-être pour le protéger, car je n'aimais pas beaucoup quand notre reine commençait à lever la main. Beaucoup de gens à Savoir croyaient que le pouvoir de Tamia était sans limite, mais en réalité, tout comme mon propre pouvoir était dans mes yeux, chez notre reine il passait principalement par ses mains. Dans le reste de son corps, c'était plus des fuites involontaires (mais on ne se vantait pas trop du manque de contrôle de Tamia, même si il ne fallait pas l'avoir beaucoup côtoyée pour s'en rendre compte).

Sentant le pouvoir partir, j'avais tendu le bras vers Quigg qui était encore trop loin, mais je le baissais presque aussitôt, rassurée. La vague de pouvoir était, certes, menaçante, mais absolument inoffensive. Si Quigg s'inquiétait de ce qu'un rituel pouvait faire à ses pouvoirs vampiriques, il devrait aussi se méfier de ne pas provoquer toute personne possédant le don de voler l'aura. Je n'étais pas du tout certaine qu'un vampire puisse reconstituer son « âme » comme le ferait un humain. Après tout, ils n'étaient pas vivants…

Je notais intérieurement que c'était typiquement le genre de question que Kylian devait se poser aussi et trouvais que c'était amusant. Je ne m'y attardais pas, restant en retrait sans savoir si Quigg m'avait remarqué. J'avais presque honte de m'être inquiété pour lui, après tout, c'était lui qui s'était mis dans le pétrin. De quoi me mêlais-je ? Et surtout, qu'aurais-je pu faire même si je m'étais interposée ? J'étais d'une puissance très moyenne, assez pour être agent, pas assez pour être gradée. Ce n'était pas pour rien qu'à l'origine c'était dans l'Armée que je bossais. Mes pouvoirs n'avaient rien de particuliers et ils étaient incomplets car j'avais pris de mes deux parents. C'était comme ça que ça se passait chez les démons, soit vous preniez un peu de vos deux parents mais votre pouvoir ne serait pas vraiment complet, soit vous ne preniez que d'un seul. La hiérarchie et les castes étant très importantes ici, même lorsqu'on héritait de deux pouvoirs, on devait faire parti d'un peuple. Si votre don ne vous permettez pas de choisir, on tranchait en prenant le pouvoir de votre mère. C'est pour cette raison que je dépendais de Guenevria, Prêtresse des démons de pierre, alors que j'avais aussi des pouvoirs d'illusions optiques hérités de mon père.

Pour ceux qui se poseraient la question, le père de Kylian était un démon de l'illusion, ce qui expliquait que mon fils n'ait que ce pouvoir. Il en était presque déçu quand il était tout petit parce qu'il avait grandi avec des démons de pierre, mais son grand-père lui avait appris bien des tours qui l'avait consolé. Son grand jeu, vers ses 5 ans, était de me faire croire que j'étais sur une plage (il n'y avait jamais été mais nous avions l'équivalent d'une télévision). Les illusions de mon fils, contrairement aux miennes, sont parfaites. Il y a le visuel, mais aussi le son, les odeurs, le toucher… il pénètre entièrement l'esprit. Le toucher n'était pas parfait, il ne savait pas à quoi ressemblait su sable mouillé sous les pieds. Même les odeurs de sel étaient trop fortes. Quand nous étions sortis de prison, je l'avais emmené voir la mer, car je soupçonnais que ces illusions étaient le signe qu'il voulait s'y rendre. Il avait noté tous les détails. Depuis on s'y croirait vraiment. Ah… si seulement mon fils pouvait être là, avec nous. Lui aussi ressentirait la nostalgie d'être ici. Et comme il se fichait du regard des autres, il serait intervenu pour calmer Quigg. Ou le protéger. Ou n'importe quoi d'autre, Kylian pouvait être tête brûlée en dépit de sa grande maturité. C'était bien pour ça que je ne voulais pas qu'il devienne agent.

Tout à mes pensées qui allaient de l’imbécillité crasse de Quigg à mon écervelé de fils, je suivais les prêtresses (pas mes préférées entre nous), et je me déshabillais sans honte. J'hésitais à aller parler à la métis qui avait, semble-t-il, un différent avec mon partenaire. Je comprenais sans difficulté qu'il puisse lui taper sur le système (je n'avais toujours pas saisi l'intérêt de nous mettre ensemble pour travailler, ne serait-ce que parce que j'étais une créature diurne, alors que Quigg était un vampire tout ce qu'il y a de plus nocturne). De là à susciter de telles haines, je ne voyais pas bien. Il était peu probable qu'il ait physiquement blessé la jeune femme, ce n'était pas son genre. Ma propre violence l'intimidait trop pour penser qu'il en use comme le ferait peut-être d'autres de ses semblables. La querelle venait donc d'ailleurs. Peut-être avaient-ils eu une liaison ? Je trouvais cette hypothèse intéressante, mais je me voyais mal la vérifier pour le moment. Lucy ne paraissait pas de très bonne humeur. J'essaierai peut-être d'en savoir plus après le rituel, quand tout le monde serait inapte à la magie (ça paraissait le bon moment pour soutirer des informations).

Plongée dans le bain, j'observais mes compagnes. Je savais à quoi servait la purification, mais je n'étais pas du genre à répondre à des questions qu'on ne me posait pas. Quant au décor, il m'était familier… mais ce n'était pas très étonnant avec une mère prêtresse mineure et des années d'enfermement dans un temple. J'étais plus intriguée par le rituel. Mais la patience était une vertu. Tout vient à point à qui sait attendre, on finirait bien par nous expliquer à quoi rimait toutes ces cérémonies.

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Itachi Sakuraï
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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptySam 21 Mai - 16:18

Itachi était resté à distance lorsque leur collègue vampire avait commencé à faire son coup d'éclat. Par mesure de précaution, il avait attrapé le poignet de Katarina. On ne savait jamais comment la blonde démone allait réagir face à un manque de respect envers la famille royale des démons. Elle était une royaliste convaincue et son caractère était… volcanique. Mieux vaut prévenir que guérir dirons-nous. Il ne lâcha sa meilleure amie que lorsqu'il fut certain que les choses étaient calmées. Mais il comprit aussi qu'il allait devoir se séparer momentanément d'elle pour aller faire un rituel de purification. Il ne voyait pas bien la finalité il avait pris sa douche ce matin, merci, il était propre, toutefois, il n'était pas aussi fou que Certi et n'allait certainement pas faire quelque commentaire que ce soit à voix haute.

Avant de partir, il déposa un rapide baiser sur le front pâle de sa meilleure amie : « Ne fais pas de bêtise, on se retrouve après. » Et il suivit la procession des agents mâles jusque dans la salle qui leur avait été réservé. Itachi n'était pas un pervers quoique, mais il n'aurait pas été contre la mixité. Prendre un bain avec uniquement des hommes ne le dérangeait pas, ce qui n'empêchait pas que ça aurait été plus agréable avec des femmes au milieu pour embellir le paysage.

C'était à côté d'un ange aux traits asiatiques (comme lui donc, sauf que c'était un Emeraudien, il ne venait pas de la Terre) qu'il se déshabilla. Il jeta un coup d’œil à son voisin quand celui-ci fit son commentaire et lui adressa un petit sourire sardonique. Et quand il répondit, il était torse nu mais se battait avec les différentes boucles de sa ceinture de cuir qui ondulait autour de ses hanches et n'était  pas plus facile à mettre qu'à enlever. Mais Itachi avait un faible pour les accessoires, ça faisait passer inaperçu ses contrôleurs de pouvoir qu'il avait autour du cou et du poignet. Si on l'observait bien, on pouvait remarquer que son corps à la musculature fine mais bel et bien présente était marqué en divers endroits par des cicatrices anciennes. Petites ou grandes marques blanchâtres sur sa peau toujours un peu hâlée. « Les anges ne sont pas purs par principe ? » Le ton se voulait ironique mais montrait aussi combien Itachi était à l'aise alors qu'il continuait à se déshabiller et était maintenant nu comme un vers à l'exception, justement, de ses contrôleurs. Même pour se purifier, il ne pouvait pas les enlever. Il n'en avait pas le pouvoir, seul Quartz était en mesure de les lui détacher… Le démon de la foudre s'en moquait un peu, il avait grillé une partie de son peuple lors de sa fuite quarante ans plus tôt, il ne tenait pas à reproduire l'expérience, surtout par erreur.

Si Itachi était aussi à l'aise avec la nudité alors qu'il n'était pas l'agent le plus sociable de la tour (mais, de fait, en ces circonstances, il n'était pas le plus mal à l'aise de la pièce, ça le rendait plus vivant que d'ordinaire vu de l'extérieur), c'était parce qu'il avait été gladiateur et esclave très longtemps. Vivre avec d'autres hommes et devoir tout faire devant eux, il avait l'habitude. Il s'était très bien adapté au fait d'avoir de l'intimité une fois qu'il s'était enfui et ensuite plus tard à Emeraudia, cela étant, ça le rendait peu pudique avec ceux de son sexe. Réflexion faite, même s'il n'aurait pas été contre se rincer l’œil avec des jolies femmes nues (il fallait admettre que les rangs des agents comptaient de très belles demoiselles), il était sûrement plus à l'aise uniquement avec des hommes. Quoique la présence des Prêtresses ne le dérangea pas plus que ça non plus. Elles les observaient avec une telle neutralité qu'en fait s'en était à la limite vexant.

Il se plongea dans l'eau en restant dans les alentours de l'ange qui était à ses côtés précédemment mais aussi de Arawn qu'il connaissait de nom par Kate. Il n'avait pas beaucoup de connaissance parmi les hommes de la Tour. Comme il n'était pas très bavard à la base, il n'avait que des amis parmi les gens qui lui adressaient spontanément la parole… et les gens en question étaient quasiment systématiquement des femmes. Avoir eu deux sœurs l'avait peut-être rendu naturellement plus avenant avec l'autre sexe… alors qu'il avait surtout combattu contre le sien dans les arènes. Et comme c'étaient des combats à mort, il n'était pas bon de se faire des amis au sein de ses compagnons d'infortune.

« Pour une question d'équité, elles auraient pu se déshabiller elles aussi... » Souffla-t-il sur le ton de la plaisanterie à propos des prêtresses. Si Katarina avait été là, elle l'aurait tué. Mais il n'avait pas aussi peur des hommes qui étaient dans l'eau avec lui que de la démone de feu, et il ne connaissait pas leur position politique non plus… et il s'en foutait. Un point non négligeable, surtout lorsqu'on fait du mauvais humour.

Il fit ses ablutions avec la même compagnie et quand il sortit, il alla se choisir des vêtements blancs : un pantalon très ample et une chemise tout aussi large. Ce n'était pas qu'il n'y avait rien à sa taille, mais déjà que le blanc n'était pas sa couleur oui, on sait, le blanc n'est pas une couleur, mais alors porté près du corps, non merci.

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MessageSujet: Re: Mission II : Rituel.   Mission II : Rituel. - Page 2 EmptySam 28 Mai - 15:06

« … l’assommer d’une patte ou deux si nécessaire ? Mais qu’entend-elle par là ? »

Daniel était abasourdi. Il détestait cordialement lever la main sur elle, même aux entraînements, alors là !
Et la bête humaine n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps aux sous-entendus de la demande de Lucy. En effet, quelqu’un dans l’équipe, juste à côté de lui, hurla son incompréhension suite à l’annonce de Tamia. Et il sentit comme un courant d’air, le même que l’on pourrait détecter quand une présence humanoïde se précipite dans votre dos.

Curieusement, les regards se focalisaient sur lui qui n’avait rien dit, à chercher la source du cri. Et Daniel commençait à se sentir gêné, très gêné, d’être le centre d’attention, certes involontairement. Son poil s’en hérissait sur la nuque, pas simplement le duvet, une légère fourrure marron avait fait son apparition : il était à deux doigts de se métamorphoser en quelque chose de petit, plus petit qu’un chien, plus petit qu’un chat sans doute, pour échapper à cette situation, quand il sentit le tapotement dans son dos accompagné d’un remerciement.
Il entraperçut une crinière rousse s’échapper de la cachette de fortune qu’il constituait partir vers un autre agent.

Et c’était là le cadet de ses maux…

Une autre voix, certes forte mais semblant garder plus de contenance cette fois-ci, s’éleva dans les airs. Et elle débitait moult propos, tournant autour du fait que le rituel auquel Tamia voulait soumettre les agents risquait tout bonnement de tuer ceux d’entre eux qui étaient des vampires.
Daniel n’aurait pas réagi à l’exposé seul, n’y entendant rien au fonctionnement de la magie en général et se contentant d’utiliser la sienne. Mais il vit une silhouette très familière commencer à se raidir à côté de lui, les ailes du nez battant le rythme de la fureur, se mouvoir enfin, quand l’homme interpellant la reine désigna Lucy du doigt pour exprimer sa crainte d’être à ses côtés lors de l’opération.

Et Daniel comprit où elle avait voulu en venir, et constata, tristement, la colère qui était en train de la submerger. Quant à lui, c’était la panique qui entamait sa danse folle dans la tête, car la métis accélérait le pas vers celui qu’elle semblait avoir tout désigné pour la curée.
Il la voyait bouger, se diriger inéluctablement vers la source de toutes ses tensions, et la scène, comme dans un film.

“J’ai été hier au cinéma. Voir un film en noir et blanc. Pas un film en couleurs : je suis en deuil.” (©Raymond Devos)

Et de deuil, il en était question, à savoir celui du sang froid, pour ces deux coéquipiers officieux. Il devait la retenir, arrêter la charge folle de phacochère que Lucy entamait.

Mais que faire ? Courir à ses côtés pour la raisonner ? Il se refusait toujours à cette idée qu’elle lui avait pourtant proposée de l’assommer.

Il devait la saisir dans son élan, l’attraper et ne plus la lâcher.

Daniel se précipita vers elle, le cœur résolu, les yeux tristes, et l’émotion imprégnant son être tout entier.

Il devait l’arrêter avant qu’elle ne commette l’irréparable.

Il vit son poignet à portée, il tendit sa main pour le saisir, déterminé à assurer une prise ferme.
Il l’attrapa, il sentit sa chair se modifier, et parmi les informations chaotiques qui lui parvenaient au cerveau, il sut que cette dernière s’entremêlait à celle de la métis, il l’avait harponnée.


Si la finalité avait été efficace, à savoir l’intercepter, la blessure n’avait pas été prévue, encore moins désirée. Aussi essaya-t-il de s’apaiser quelques instants, et de glisser en elle un anesthésique ; ce qui fonctionna a priori, aucune expression douloureuse ne parcourant le visage de Lucy, mais la fureur pouvait aussi avoir cet effet.

Elle s’agitait, se faisant saigner pour lui échapper, ce qui la surprit, et désola encore plus Daniel. L’émotion étreignait sa gorge quand il la supplia de se calmer. Elle semblait perplexe devant son geste, et lui guettait tout signe positif dans le comportement de la furie qui lui faisait face. Aussi se braqua-t-il quand elle l’interrogea, mais il fallait avouer qu’il préférait la voir ainsi, plutôt que de la deviner dans son sombre projet.
Au fur et à mesure qu’elle le questionnait, il cru comprendre que c’était bon, qu’il pouvait la relâcher, mais la crainte de la revoir partir en trombe lui enserrait le cœur. Cependant, il répugnait en être arrivé là.

Il la libéra, se frottant les mains et répondant a minima aux demandes qu’elle avait, d’autant qu’à part répéter les propos de ses mentors scientifiques, il ne pouvait pas dire grand-chose de ses capacités. Il était comme un artiste peintre qui réalisait ses œuvres sans connaître son pinceau, voire sans savoir ce qu’était le dit pinceau.

Lucy se rangea à ses côté, non sans garder un air menaçant pour Quigg.

La reine avait poursuivi les explications. Ils prendraient tous un bain rituel non mixte, soit. Ce serait comme aller à la piscine entre hommes, pourquoi pas.

Daniel s’inquiéta un peu en voyant que les prêtresses les encadraient, et semblaient rester avec eux dans la salle d’eau, d’autant qu’il y avait de purs sosies de Tamia dans le groupe, c’était perturbant.
Il commença à se dévêtir, ne gardant sur lui que son boxer, ce qui lui semblait déjà peu par rapport aux femmes en présence.
Il n’avait pas touché la surface de l’eau d’un orteil qu’on lui attrapa la main.
Quand il se retourna et baissa un peu les yeux, une jeune prêtresse lui sourit, et lui désigna sa seule pièce de tissu de sa main libre sans un mot.
Et Daniel regarda ses compagnons…. Ils étaient tous nus, tous sans exception aucune.
Il rougit si fort, eut si chaud aux joues, qu’un brûlant coup de soleil n’aurait fait que pâle figure à côté. Il cru percevoir des gloussements dans sa gêne. Beaucoup de pensées se bousculèrent dans sa tête, pour savoir comment fuir ce piège, mais il fallait dire une chose : c’était la panique qui l’emportait sur toutes.
Il avisa un renfoncement dans le mur, qui était le plus près du bain, enleva son vêtement en un temps record, et tout aussi record fut sa vitesse de pointe pour s’immerger dans l’onde (un expert en dactylographie n’en aurait pas eu le temps d’écrire la scène), nu comme un ver, sous d’énièmes petits rires des filles les moins pudiques.
Et aussitôt, une lueur brilla doucement dans l’eau, sous la taille de Daniel. De grands anneaux d’écailles, serpentiformes, ponctués de quelques nageoires membraneuses, se déroulaient nerveusement sous lui, et il n’avait que rarement été aussi embarrassé.

Il priait pour que sa manœuvre ne fût pas considérée comme de la triche, mais il serait nu à son retour sur deux jambes, et il ne remarchera que lorsque les conditions lui seraient plus favorables que maintenant. En attendant, il chercha l’endroit du plan d’eau le plus profond, et se maintint quelques instants en apnée, remettant un peu d’ordre dans son esprit après tous ces événements.
Le triton d’un jour pourrait toujours tenter de se déplacer sur terre avec ce bout de corps nageant certainement, rampant peut-être, et dès qu’il pourrait mettre la main sur une tunique large à enfiler par le bas du vêtement, il envisagerait de marcher normalement.

Daniel, vêtu donc d’une longue tunique rituelle, ainsi que d’un pantalon blanc en plus, vint se ranger silencieusement à côté de Lucy :
« Ca va ? demanda-t-elle, les yeux dans le vague.
_Non.
_Ta pudeur en a pris un coup si c’était comme pour nous. Rassure-toi, tu n’es pas vilain à regarder.
_J’ai jamais été aussi honteux de ma vie.
_Pas sûre que Quartz ait prévu ça… ou plutôt il n’en avait rien à foutre. Quand t’es agent, c’est servir corps et âme. On vient de prouver le premier terme, le second sera dans un instant… »

Elle ne croyait pas si bien dire : c’était toute une pépinière d’essences différentes qui était en train de s’attrouper dans la salle.

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