‡ Quigg Certi ‡ Vampire, magnat du divertissement [Liens]

concurrente Ah là là, Lucy Phreia, la patronne du "Septième Ciel", qui résiste encore et toujours à l'envahisseur. Je lui ai proposé de racheter son bar, elle n'a pas voulu. Je lui ai proposé de le lui racheter en lui laissant la direction et en lui versant un salaire supérieur à ce qu'elle gagne, mais elle a refusé. Plus je multiplie mes offres, plus elle multiplie les refus. Je confesse avoir passé la vitesse supérieure et avoir exprès installé deux bars et une fantastique boîte de nuit pas loin de son repaire - mais elle a quand même un noyau d'habitués fidèles qui lui ont permis de ne pas passer la clef sous la porte. Ses affaires en ont pris un coup, mais elles se portent toujours plutôt bien. Ça m'agace, de ne pas remplir un de mes objectifs - à savoir, avoir le monopole total sur le divertissement nocturne de Comynerin. Mais en même temps, cette Phreia y gagne du même coup mon respect et ses lettres de noblesse : préférer coûte que coûte l'indépendance plutôt que la sécurité et le confort, voilà un état d'esprit qui me plaît et que j'admire ! Et avec sa franchise et sa repartie, je ne pouvais rêver de rivale plus plaisante.

estime mutuelle Ah, je l'appellerai toujours Sixtine ! Comment pourrais-je renoncer à prononcer autant que possible un nom aussi artistique ? Sixtine et moi nous sommes rencontrés dans une soirée très chic à Fraternité, et nous nous fréquentons relativement régulièrement depuis qu'elle a emménagé à Savoir, il y a 70 ans. Elle parle peu, mais bien, et j'apprécie ses petites notes sarcastiques qu'elle joue de temps à autre. C'est notre drôle de passé sur Terre qui nous lie, comme avec Pemphero que je lui ai présenté. A nous trois, nous formons un sacré trio de vieux monstres - ce pourquoi je nous ai surnommés "la monstrueuse triade terrienne" ! Sixtine est la plus vieille des trois, avec plus du double de nos âges, et cela se sent parfois, dans ses silences. Je me rends aussi bien compte qu'elle a beau apprécier notre présence, elle maintient plus de distance avec les représentants du sexe masculin qu'avec le sexe féminin. Elle tient particulièrement Pemphero à l'oeil, je le sens. Sans verser dans la psychologie de comptoir, j'en ai déduit des mauvais traitements aux mains d'un ou plusieurs hommes. Je me demande qui a bien pu être assez fou pour s'attaquer à elle, car, entre nous, la dame n'a rien de commode. Ça reste une vouivre, bon sang de bonsoir ! Pour parler franchement, elle fait même un peu peur, parfois... Brrr !

Source d'embarras Il y a deux ans, quand la Reine du Pays de l'Eté et ancienne agente de Tolérancia s'est installée à Savoir, la Tour Bleue m'a confié la mission de lui organiser une élégante soirée de bienvenue où était convié le gratin de Comynerin. Il s'agissait de lui faire la meilleure impression possible afin que l'Inya Quartz ne perde pas la face devant l'aide envoyée par son homologue de la Tour de Verre. Tout était parfait - absolument parfait -, sauf que la principale invitée n'arrivait toujours pas. Au bout d'une heure et quart de retard, alors que même l'Inya commençait à passer de l'impatience à l'inquiétude, les grandes portes de la salle de réception se sont brutalement ouvertes à la volée. Ce fracas de tous les diables m'a inspiré une telle terreur (On nous attaque !) que je m'en suis illico métamorphosé pour me réfugier à tire-d'aile en haut d'un chandelier. C'était la fameuse Tamia qui, irritée contre son compagnon de voyage qui l'avait égarée dans la ville, venait d'exprimer un peu trop explicitement sa rage d'arriver en retard.
D'en haut, j'ai écouté ses explications. Quand la démone a demandé à Quartz à qui elle devait cette belle réception, il a pointé l'index vers le plafond et elle a levé les yeux vers moi. Penaud, j'ai voleté jusqu'en bas et retrouvé ma forme humaine pour les présentations, et m'excuser pour mon impolitesse - ou plutôt pour ma frousse. Depuis ce jour, je me traîne comme étiquette auprès de certains une variante de "poule mouillée" : le hibou mouillé. Et on m'a dit qu'aujourd'hui, quand Tampopo Yamazaki entend quelqu'un prononcer mon nom, elle ne peut pas s'empêcher de rigoler. Je crois qu'elle me prend pour un polichinelle...

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vieil ami Mon cher Pemphero. Qui aurait pu deviner que nous nous entendrions si bien, tous les deux, depuis que nous nous sommes rencontrés il y a déjà deux cents ans ? Pas moi, en tout cas. Qu'est-ce qu'un musicien relativement pacifiste pouvait bien avoir affaire avec un militaire pur et dur bien droit dans ses bottes ? C'est peut-être la cruelle froideur du businessman en moi qui trouve écho dans sa brutalité de soldat, allez savoir.
A vrai dire, c'est plutôt l'expérience d'appartenir à un race persécutée et d'avoir quitté notre univers pour un autre qui cimente notre relation dans des émotions communes difficilement compréhensibles pour d'autres. Sur Emeraudia, disons-le tout net, nous sommes des immigrés, nous le sentons, et nous le resterons. Et les siècles ne feront rien à l'affaire.
Je m'inquiète de ce que, en tant que triton, Pemphero vieillit, lentement mais sûrement - tandis que moi je resterai le même pour l'éternité. Je sais que c'est prématuré de penser à ça, mais je me sentirai tellement triste et seul quand il sera mort...
En attendant, quand nous sommes seuls, je m'amuse à l'enivrer sans qu'il fasse trop attention. Parce que c'est quand il est bien pompette qu'il commence à me dire qu'il m'aime beaucoup, qu'au fond je suis un petit frère pour lui (c'est moi le plus âgé des deux), et qu'il me fait des câlins, des bisous sur les joues, pour enfin s'endormir dans mes bras. Et moi, eh eh !, je suis vil... et ça m'amuse beaucoup !

Fleuriste principal Monsieur Harlighet est un vampire, alors je ne peux que le connaître. Nous nous sommes rencontrés dans une de ces petite fêtes privées réservées à la diaspora vampirique de Savoir que je donne régulièrement. Il n'avait pas l'air à son aise, mais nous avons pu faire connaissance et je me suis renseigné sur ses activités. Comme je prends toujours soin de favoriser mes frères et soeurs de malédiction (je sais combien il est difficile d'obtenir et de conserver un travail intéressant quand on ne peut vivre que la nuit...), depuis je lui réserve mes commandes de fleurs pour mes établissements les plus chics. Il ne me donne guère l'impression d'être une lumière, mais au moins il est cultivé et il a surtout un sens aigu de la couleur et de la composition qui satisfait mes exigences esthétiques.

client régulier, ambiance assurée ! Moins fidèle que Sirin Diar, celui-là, mais tout aussi efficace pour mettre l'ambiance ! Quand il arrive, on sait qu'il va falloir s'aaaaaaccrocher ! Je crois que c'est vers 3 heures du matin qu'il commence vraiment à partir sur une autre planète et qu'on est lancé en orbite à la vitesse de la lumière. Mais le coquin va trop souvent à la concurrence à mon goût. Mes petites oreilles informatrices grassement payées m'ont rapporté qu'il allait même prendre des pots au "Septième Ciel" de Lucy Phreia, le bougre. Il va falloir que je lui fasse passer l'envie de retourner sa veste comme ça ! (Qu'il la fasse tomber dans mes soirées, pas ailleurs ! Non mais.) Je le veux chez moi, rien que chez moi. Je déposerais un brevet dessus si je pouvais.

client régulier