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| Bar du Centre ville - Comynerin | Lev | |
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| Sujet: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Mar 5 Jan - 10:41 | |
| Décembre 2664 Débarquer et s'intégrer quelques part pouvait s'avérer plus difficile que prévu. Archibald Grant était sur Emeraudia depuis seulement 3 mois et cumulait travail sur travail. Il fallait bien qu'il se loge et qu'il mange et ce n'était pas la petite valise qu'il avait pu ramener de Terre qui allait l'aider. Jamais un jean, deux tee-shirt, un pull, un sweat, un blouson et trois paires de chaussettes n'avaient été assez pour faire une tente. Archibald était arrivé dans la dimension complètement fauché. Les soins médicaux de sa maman leur avait coûté toutes leurs économies et vu qu'Archibald n'était pas quelqu'un qui épargnait facilement, il s'était retrouvé obligé de vendre son petit appartement pour venir vivre avec sa mère. A son décès, ils ne leur restait presque plus rien. Actuellement Archibald pouvait se vanter d'avoir deux casquettes, livreur le jour et barman la nuit. Le jour très tôt il livrait toute sortes de colis, avec son collègue Ralph, aussi bavard qu'une porte de prison. Ça allait du petit colis de fournitures administratives à de sympathiques secrétaires souriantes, à des colis de 3 tonnes et demi (à peu près) qu'il portait presque tout seul parce que Ralph était en train de remonter son pantalon (ce dont on lui était gré, par ailleurs). Quand la nuit tombait, Archibald devenait serveur. Petite chemise blanche légèrement ouverte au col, allure soignée, souriant, toujours à l'écoute du client et n'hésitant pas à taper la causette à des soiffards de tout âge qui manifestement croyaient que l'alcool était aussi vital que l'eau. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le plus dur n'était pas de tailler le bout de gras avec Patrick, l'habitué de la salle, ou bien même Teresa, la veuve bavarde, mais bel et bien de tenir debout pendant ses 9h de service. On avait proposé à Archibald des travails qu'il pouvait aisément pratiquer sans se fatiguer autant. Qu'on se le dise, depuis plusieurs mois ses nuits étaient courtes. On lui avait rarement dit en quoi ça consistait, mais le jeune Terrien n'était pas né de la dernière pluie et savait reconnaître un travail illégal quand il en voyait un. Très peu pour lui. On ne pouvait dans ces cas-là ne rien faire pour arrêter ces gens-là (même si votre morale vous hurlait que ce n'était pas bien de laisser courir) mais Archi était suffisamment intelligent pour savoir que des missions de ce genre n'étaient qu'une petite roue dans un grand engrenage et suffisamment réaliste pour savoir que seul, et dans cet état là, il n'était même pas capable de combattre un panda. Voler n'avait jamais été dans ses qualifications, ni même tabasser quelqu'un qui avait des dettes (tabasser quelqu'un tout court, d'ailleurs). Maman lui avait toujours dit que 'Où commence le mystère finit la justice' et si un mot qualifiait bien cet job là, c'était le mystère. Servir des cocktails et livrer des cartons lourds était plus dans ses cordes. Quoi que ce premier points était loin d'être inné. Il avait dû suivre une formation rapide et intensive avec Jack, son collègue barman pour maîtriser l'art de servir des cocktails, remplir des bières sans faire déborder la mousse, vendre un petit verre de plus et pourquoi pas adresser un sourire ravageur aux jolies filles (c'est vendeur, soit disant). Pendant qu'Archi servait un café à table à un couple en pleine conversation discrète, un jeune homme fit son entrée dans le bar.
Dernière édition par Archibald Grant le Mer 6 Jan - 1:13, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Mar 5 Jan - 19:34 | |
| Lev était un électron libre. Il n’avait pas toujours été comme ça. Dans sa jeunesse il naviguait plus volontiers en ‘meute’. Mais lorsqu’on passe son premier millénaire, de nombreuses choses ont le temps de changé. Le monde avait évolué, et lui avec. Il était devenu lentement indépendant pour finalement ne plus avoir besoin de personne pour vivre sa vie. Lev était âgé. Vraiment très âgé. Les gens ne s’en doutaient pas cependant. Pas même ceux qui le connaissaient depuis quelques années. Son physique était, après tout, celui d’un jeune adulte d’environ 25 ans. Et son comportement… comment le dire sans heurter la sensibilité des plus innocents ? Disons simplement qu’il se comportait le plus souvent comme un adolescent aux tendances machistes et aux paroles parfois quelque peu… déplacées. C’était comme s’il lui manquait ce filtre qui permet aux gens de bien s’intégrer en société. Lui, il enchaînait les discours à deux balles et pouvait être profondément con(descendant).
Il vivait seul. Par choix. Il n’aimait pas qu’on soit sur son dos, qu’on le juge qu’on lui dise ce qu’il devait faire ou ne pas faire. Qui fréquenter, quoi oublier, qui contacter (ou qui ne pas contacter). Il faisait les choses comme il les sentait, sans se préoccuper de ce qu’on pouvait bien penser ou dire de lui. Il était trop vieux pour ces choses là. A dire vrai, il avait arrêté de se préoccuper des opinions d’autrui aux environs de son deux centième anniversaire. Autant dire que c’était il y a très longtemps… Cependant ce schéma n’était habituel. Les gens ont l’habitude d’être attachés. A des amis. A leur famille. A leur conjoint. Mais Lev n’avait pas connu ça. Jamais. Il avait un frère qu’il voyait régulièrement pourtant, mais il n’avait pas ce sens de l’attachement. Il ne reconnaissait aucune attache. Pas d’ami, pas de famille et encore moins d’amour. Le sens même de ce mot lui échappait totalement. L’amour… n’était ce pas une baliverne sentimentaliste imposait à chacun pour els forcer à adopter un comportement ‘acceptable’ en société ? L’amour fraternel, l’Amour avec un grand A… Que de foutaises.
L’incube travaillait comme mannequin. Mais ce n’était qu’une couverture pour cacher sa réelle activité : agent de la Tour Bleue. Ceci étant, s’il était agent c’était par pur besoin de distraction. Passé un certain âge beaucoup de choses deviennent ennuyeuses et cette activité là avait le don de lui faire vivre des aventures parfois assez cocasses. C’était bien plus distrayant qu’un bon bouquin. Quant à ses activités de mannequin, elles n’étaient pas vraiment nécessaires non plus. Il avait accumulé une grosse fortune dans sa vie d’incube (draguer les minettes pleines aux as ça rapporte messieurs, prenez note !), aussi financièrement il n’avait besoin de rien, il vivait dans un luxe des plus confortable. Mais mannequin c’était être sur des affiches, faire rêver des femmes dans l’univers entier. Se faire un peu plus haïr par des hommes verts de jalousie. C’était une bonne méthode pour attirer facilement des filles niaises dans ses draps. Super technique, très rentable, lorsqu’on est un incube et que l’énergie de ses demoiselles s’avère être nécessaire pour survivre, tout simplement. Sur Emeraudia il avait été confronté à une difficulté néanmoins : les non humaines étaient bien plus difficiles à séduire que les humaines. Sans doute était-il bien trop habitué au genre humain… Il avait connu els premiers refus dans ce nouvel univers et si c’était vraiment très frustrant c’était aussi terriblement palpitant. De la compétition ! Enfin !
Aujourd’hui il était de passage en ville. Généralement, il s’arrangeait pour rester tranquille, s’il n’avait pas envie de voir du monde. Mais ce jour là était important. Il avait une grosse soirée en vue, pour fêter la sortie d’une nouvelle publicité vestimentaire pour laquelle il avait été l’égérie. Il allait donc rejoindre des ‘amis’ de l’équipe pour sortir en boîte. Etant en avance cependant, il décida de faire un détour dans un bar du centre ville pour se turler la g*eule avant l’heure, et c’est parti mon kiki !!!. Il entra et se dirigea vers le bar. Il avait été très direct et montrait une assurance quelque peu agaçante. Tout en lui transpirait l’autosatisfaction. Il savait ce qu’il valait, ça se voyait. Sans accorder le moindre regard au jeune homme derrière le bars il claque, assez froidement :
«Bonjour, un café. »
Non, il n’était pas du genre poli. Il avait di bonjour c’état un exploit en soit, mieux valait ne pas trop lui en demander. Déjà qu’il se fichait bien de ce qu’on pouvait penser de lui, il n’allait pas se fatiguer avec ce genre de choses. Surtout pas pour un mec. Parce que oui, il avait quand même remarqué que c’était un homme derrière le bar et pas une femme… Si cela avait été le cas sans doute aurait-il eu un tout autre comportement, mais là… Tout en s’accoudant au bar, Lev observa la clientèle, à la recherche d’une potentielle proie. Il avait encore un peu d’énergie mais il allait bientôt devoir trouver une nouvelle proie pour rester au top physiquement, autant commencer à faire ses emplettes de suite, non ?
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| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Mer 6 Jan - 10:39 | |
| L'homme qui venait d'entrer s'assit au bar presque instantanément et Archi le salua, tout en continuant à travailler.
« Bonjour. Tout de suite. »
Archi finit de remplir le lave-vaisselle de verres sales et lança le programme. Il s'attaqua ensuite à l'expresso du nouveau jeune client. ATTENTION ! Jeune client. Rien n'est moins sur, dans cette dimension. Sans en avoir rencontré (du moins ne le savait-il pas), Archi savait que cette dimension pullulait de races diverses et variées et que tout en ayant l'air jeune, certains avaient plusieurs centaines d'années au compteur. A présent, quand il parlait, il restait poli et attendait de voir le vocabulaire et les formules de phrases de son interlocuteur pour tenter de savoir s'il parlait à un petit jeune, ou à un papi en fin de vie. Lev lui, était un papi en fin de vie qui parlait comme un jeune, dommage. Bien évidement, Archi le détailla du regard quelques secondes pour ne pas avoir l'air insistant.
Il avait l'air un peu plus jeune que lui et du genre qu'on qualifiait de beau gosse : soigné, bien habillé, bien coiffé, les dents blanches. Bref, un ennemi à abattre. Il fallait reconnaître que si on comparait à Archibald, qui sans être gonflé comme un coq, avait une bonne confiance en lui et possédait une certaine contenance dans pas mal de situations, le nouveau venu transpirait l'autosatisfaction et la confiance en lui. On préférait généralement ça à quelqu'un de timide à l'excès qui baisse les yeux en marchant, certes.
« La journée est finie ? »
Demanda poliment Archibald en lui servant le café. A vrai dire, quand ils avaient un nouveau client (pas qu'il était là depuis 10 ans mais soir après soir les situations se ressemblaient), les barmans leur faisaient passer une sorte de test. Parfois, quand on voyait que le client voulait rester seul, dans son coin, on ne le dérangeait pas. On le servait le plus efficacement possible et on voulait juste satisfaire ses moindre désirs. Ces clients là généralement était assez importants (et/ou dangereux, choisissez la réponse) et s'ils se mettaient à l'écart, ce n'était pas pour rien. Il existait un autre type de clients (on parle toujours des clients qui arrivent seul. Les autres, les groupes (ou les meutes), se faisaient très bien la conversation tout seul, pas besoin de barman), qui arrivait seul et se posait au bar. D'un parce que prendre place côté banquette, seul, ça faisait triste (à moins qu'on garde des places à des amis qui vont arriver (et qui sont en plein barathon, donc)), de deux parce que le barman est là aussi pour taper la discussion et de trois parce que s'asseoir sur un tabouret, c'est quand même drôlement classe.
Ce genre de client-là (dont Lev faisait manifestement partie), passait malgré lui un test dès son arrivée. Déjà il était scruté et classé (c'est triste à dire mais la vie est ainsi faite). Habits, look, visage, humeur, démarche, intonation de la voix, tout y passait. Archibald avait pour ainsi dire un don pour déchiffrer les humeurs des gens (son métier de pompier sur Terre l'avait d'ailleurs développé) et c'était parfois très utile. Une fois que le petit test était passé, que le client avait parlé (ou grogné, crié, tempêté, supplié), la phase 2 intervenait. Le barman lançait une question d'accroche. Suivant la réponse, et l'intonation de la réponse, Archibald savait si oui ou non le client allait lui parler durant la soirée, s'il allait -effectivement- rester, durant la soirée, ou peu longtemps, s'il allait être agréable, bavard, etc ... Lui de son côté ne changeait pas d'humeur, il était toujours égal. Que le client soit un adorable bavard ou un alcoolique agressif, Archi lui, gardait son arme de son côté : son sourire satisfait et amical (souvent très déstabilisant pour quelqu'un d'éméché « Tu t'fous d'ma gueule, TOI, ou quoi ?! ». De toute manière il n'avait plus que ça.
« C'était la dernière Patrick... Je te met l'addition ? »
Patrick était l'habitué de la boite, et Archi le connaissait suffisamment pour savoir quand arrêter de le servir. Le moment était venu. Patrick le connaissait bien et ne cherchait jamais de noises à personne, en particulier à Archibald qu'il avait pour ainsi dire pris sous son aile, dès son arrivée. Il faut dire que Jack (le collègue d'Archi) et lui avaient eu un différent quelques années plus tôt et on sentait encore une certaine tension entre le client et le barman. Bref, Archi était plutôt sympa et savait porter une oreille attentive au semi-vieil homme. Il faut dire qu'il passait une bonne partie de la journée ici et sans aller jusqu'à lui payer ses verres, Archi sentait qu'il était aussi là pour aider et conseiller le père de famille du mieux qu'il pouvait. Lui mettre des limites quand à sa consommation d'alcool était aussi l'aider. |
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| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Mer 6 Jan - 19:48 | |
| Sans plus se préoccuper de l’homme derrière le bar, le démon observait la salle, peu convaincu. Pour l’instant le café était plutôt désert, calme. Sans doute le monde viendrait-il plus tard, c’est-à-dire une fois le démon perdu dans un bar de nuit quelconque de la ville car non, Lev n’était pas du genre casanier à hanter un seul et unique lieu, et ce pour diverses raisons allant du fait qu’il aimait le changement et aussi qu’à force de traîner au même endroit on finit par voir plus ou moins les mêmes têtes et ce qui le faisait vibrer, lui, c’était le changement. La chair n’était pas très fraîche ici. Les seuls individus de sexe féminin n’étaient pas très ‘appétissant’ c’était franchement décevant. A l’avenir, peut-être devrait-il choisir un coin un peu plus proche d’un lieu d’enseignement supérieur… Les étudiantes c’était toujours sympathique !
Il prit son café sans regarder le barman, incarnant superbement l’indifférence. Et finalement, le pire était sans doute le fait que cette attitude ne soit même pas désirée, calculée. Non, il était juste beaucoup trop égocentrique pour daigner voir ceux qui l’entouraient. Ils ne l’intéressaient pas. A quoi bon ? S’ils étaient humains, ils étaient amenés à vivre une courte vie, faite de malheurs dérisoires. A peine aurait-il le temps de bailler que déjà, ils seraient décédés. Cela n’avait donc aucun intérêt. Pour les autres espèce, vivant plus longtemps… Et bien en toute honnêteté, il s’en fichait aussi. Il n’était pas du genre à s’intéresser aux autres, et si ça pouvait déranger et bien il s’en moquait.
Lorsque le barman lui adressa la parole, Lev leva, enfin, les yeux vers lui et prit vaguement le temps de l’observer. Sa première pensée fut qu’il n’était pas mal du tout pour un humain. S’il savait qu’il était humain, ce n’était que par pur instinct. Lev n’était pas apte à décerner les races de chacun, mais il avait une longue expérience du genre humain, aussi les reconnaissait-il sans trop de difficultés en règle générale. La question qu’Archibald lui avait posé était banale, innocente, sans arrière pensée mais fit sourire l’incube, bien malgré lui. C’était amusant de s’entendre demander à une heure si avancée si sa journée était terminée, lui qui chassait régulièrement de la chair fraîche à se glisser sous la dent.
« Finie ? »
Il tourna doucement sa tasse entre ses doigts, la faisant tourner doucement sur le comptoir du bar, observant la rotation, pensivement, avant de reprendre en plantant ses prunelles noisette (couleur du jour) dans celles azur du barman :
« Certainement pas, elle ne fait que commencer. »
Son sourire au moment de sa réponse pouvait peut-être faire un tout petit peu fliper. Lev ne cachait pas du tout sa nature prédatrice. Il affichait très clairement ses intentions lorsqu’il cherchait une femme, il n’était pas du genre à perdre son temps. Si les choses l’ennuyaient, il partait. Tout simplement. Peut-être était-ce là une vague qualité ? Le barman s’occupa d’un client ‘bien en forme’. Lev avait décidé de finalement reporté son attention sur cet humain en attendant. Il pouvait peut-être faire un passe-temps intéressant. Et sinon, il le laisserait tout simplement tombé.
« De toute évidence ce n’est pas le cas pour tout le monde. »
Il désigna d’un mouvement le pilier de bar. Non, ce n’était pas une remarque agréable, mais elle n’était pas faite pour l’être non plus. Il disait ce qu’il pensait. Il n’était que rarement cruel intentionnellement mais ne faisait pas d’effort non plus pour faire plaisir aux autres.
« Tu travailles ici depuis longtemps ? »
Oui, il le tutoyait. Parce qu’il état jeune, et puis très franchement, si Lev était quelqu’un de poli, ça se saurait non ? Et pour information : non il ne s’intéressait pas encore à son interlocuteur, il était en train d’envisager le fait de s’intéresser, ou non, à lui. |
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| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Jeu 7 Jan - 9:53 | |
| Son interlocuteur avait sans doute mal compris la question d'Archi, puisqu'il répondit à côté (ou peut être était-ce voulu?). Quand le barman avait demandé si la journée était terminée, c'était évidement de la journée de travail dont il parlait. Existait-il autre chose que le travail, d'ailleurs ? Archi n'en avait jamais été moins sûr. En ce moment sa vie se résumait à travailler, travailler et travailler encore. Dans quelques heures il allait enfin pouvoir se coucher, pour mieux se remettre debout quelques heures plus tard pour repartir au charbon. Vivement que cela prenne fin.
« Vous travaillez dans quoi ?
Pas question de lâcher le morceau. Si son interlocuteur ne voulait pas répondre à la question, il pouvait très bien l'éviter, mais si sa pirouette à la précédente demande n'était pas intentionnelle, Archi lui donnait vraiment l'occasion de parler de l'essentiel, de ce qui compte, de la vie son job. Peut être que la question était déplacée mais le jeune homme n'avait qu'à bien répondre du premier coup /paf/ et quand on parle à un barman il faut s'attendre à avoir des questions gênantes.
Archi ne porta pas attention à la remarque suivante sur Patrick. Si elle se voulait drôle elle ne l'était pas et Archi détestait par nature se moquer des gens ou se trouver condescendant. Peut être bien que le jeune homme avait l'intention d'ajouter une phrase gentille à l'égard du 'pilier de bar', mais il ne le fit pas, et Archi compris que la position de Patrick le faisait plus rire qu'elle ne lui inspirait pitié. Dans ces cas là, ne pas surenchérir était la meilleure des réponses.
« Je suis là depuis 2 mois, environ. Je viens d'arriver à Emeraudia. »
Genre ça se voit pas. Archibald partait du principe qu'on s'intéressait (un minimum) à lui et répondit donc franchement à la question. Il ne disait pas souvent qu'il n'était pas du coin, mais face à un gars comme Lev (qui paraissait croiser beaucoup de monde), mentir ne servirait à rien. Au contraire, souvent donner un peu de vérité éloignait les curieux et permettait de cacher d'autres choses plus importantes. De toute manière il n'avait pas la tête d'un autochtone.
Archibald nota également que le client le tutoyait. Ça arrivait parfois, Archi ne s'en focalisait pas. Il y'avait deux types de clients, les plus âgés dont le tutoiement était profondément amical et le bienvenue et les petits coq du genre de Lev qui se donnaient un genre parce que tutoyer le barman ça faisait bien (mais on ne pouvait pas le reprocher à Lev (dont il ignorait par ailleurs le nom), c'était effectivement très classe de côtoyer un barman).
Le test continua cependant et entre deux verres Archi continuait son analyse. S'il ne se trompait pas, le jeune homme (DEJA : perdu ET perdu. Tu es en face de quelqu'un de trèèès vieux et c'est un démon en plus. Double faute) entrait dans la catégories des coureurs de jupons (invétérés). Archi le voyait facilement : En plus d'avoir un look très soigné, de transpirer la confiance en soit et d'avoir le bagout facile, le client ne cessait de regarder quelles têtes avaient les nouveaux arrivants du bar. Assurément, il cherchait des femmes, ou de jeunes filles à séduire. Hélas, même si ça arrivait, ce n'était pas trop le genre du bar qui accueillait une clientèle UN PEU plus âgée (n'exagérons rien quand même, certains avaient moins de 500 ans).
Archi n'avait jamais été de ce genre là. Déjà parce que lui, il avait trouvé son âme sœur au travail, et non dans un bar. Enfin, âme sœur, façon de parler. Peut on parler d'âme sœur quand celle-ci vous quitte pour votre meilleur ami ? C'était bien possible en fait, Archi n'avait jamais vraiment fait son deuil. Ce qui était sûr c'était qu'Archibald avait beaucoup de respect pour les filles/femmes en général, il n'était pas du genre à ne pas rappeler le lendemain. A vrai dire, il avait eu très peu d'aventures d'un soir. On ne prendrait jamais Archibald Grant par exemple à devenir un Lev, un coureur de jupons qui écumait les bars dans le but de ramener quelqu'un dans son lit. Ça, ce n'était pas fait pour lui (de toute manière il n'attirait généralement là les filles de ce genre là lui c'était plutôt les couguars, qu'il attirait).
Dernière édition par Archibald Grant le Ven 8 Jan - 10:20, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Jeu 7 Jan - 23:46 | |
| Si Archibald pensait, de son côté, que lev avait mal saisi sa question, il avait tout faux. Lev étant mannequin, il travaillait, certes, en journée sur des shooting, mais une grande partie de son activité se faisait essentiellement de nuit. Sortir avec des photographes, des mannequins, des célébrités. Il s’agissait de porter des vêtements de créateurs pour être vu avec, ça faisait aussi parti de son travail, même si lui voyait les choses comme un divertissement. S’il était connu pour son physique plutôt avantageux, il était aussi reconnu dans le milieu qu’il pouvait avoir très mauvais caractère. Il était de ces petites stars qui ne se prenaient pas pour des excréments de fée et tenaient à avoir le meilleur du meilleur. Mais si on souhaitait s’offrir son visage ou son corps il était conseillé de s’armer de patience. A la question du barman sur son travail, le démon esquissa un sourire et répondit sans hésitation : « La mode. Je suis mannequin. » Il se servait parfois de cet argument pour draguer les femmes (même si souvent, elles le reconnaissaient par rapport aux affiches sur lesquelles son visage pouvait parfois être exposé), mais avec le barman, il n’avait aucun désir d’impressionner. Il se moquait bien de lui, les hommes ce n’était pas son dessert préféré. Il avait déjà testé, bien sûr (quel incube digne de ce nom ne tente pas ce genre de petites aventures ?) mais il préférait les femmes tout de même. Cependant, il ne fallait pas le sous-estimer, draguer les hommes : il savait très bien le faire (que ce soit avec le physique d’un homme ou d’une femme). Lev avait beaucoup de potentiel, il le cachait assez bien, mais si il faisait un réel effort, il était très performant. Encore fallait-il se sortir les doigts des fesses (pour rester poli) pour qu’il en arrive là… Il avait relevé le vouvoiement, mais avait décidé de laisser courir, pour le moment. Il aurait aimé dire qu’il avait d’autres chats à fouetter, mais il n’y avait que ce barman qui était ‘presque’ intéressant dans ce bar. Seulement presque, puisqu’il ne s’intéressait pas spécialement à lui. Il n’était qu’un passe temps comme un autre. Lorsqu’il annonça qu’il n’était là que depuis 2 mois, plus particulièrement sur Emeraudia, et pas en ville tout court, l’incube esquissa un sourire presque intéressé. La discussion pouvait être mieux que prévue, finalement : « Deux mois seulement ? Et tu viens d’où ? » Lev venait de Terre, mais il était sur Emeraudia depuis quelques années à présent, aussi avait-il commencé à s’habituer à la vie ici. Ne s’intéressant pas spécialement aux autres, il n’était pas forcément au courant de tout encore, mais comme il y était totalement indifférent, peu lui importait. Tant qu’il pouvait vivre sa petite vie dans son coin tranquillement, le reste l’indifférait royalement. Lev but son café, reposant la tasse, il continua à la faire tourner entre ses doigts. Esquissant un sourire, il s’enquit : « Pourquoi barman ? » Question comme une autre. Lev avait déjà travaillé en barman à une époque, il avait bien aimé bon terrain de chasse, mais au bout d’un moment, il s’était ennuyé, et il avait donc changé. Lev pouvait passer des siècles (au sens propre du terme) à faire une activité sans s’en lasser. Principalement parce qu’il ne s’y investissait jamais. Il la fait, et lorsqu’elle le lasse, il se contente de filer, sans préavis. Travailler avec Lev c’est signé pour l’insécurité et le doute. Les choses étant dites… A bon entendeur, salut. Par exemple, si là, il discutait avec le barman, il pouvait décider de filer d’une minute à l’autre sans un regard en arrière. L’absence d’investigation étant son principal ‘secret’ pour parvenir à un pareil détachement. Et ça fonctionnait avec à peu près tout. Un flottement s’installa. Lev scrutait le barman qui lui faisait face. Il le jaugeait, en silence. Rapidement, il effectua une série de calculs incubiques très savants qui ne seront pas retranscrits ici (secret de famille, transmis d’incube père à incube fils, bref… trop risqué). Et finalement, il trancha : « Moi c’est Lev. Et toi ? »
C’était là un grand compliment, que Lev daigne lui demander son nom. Il lui arrivait de passer la nuit avec des femmes dont il ignorait totalement le nom (et dont il se moquait royalement), donc oui, Archibald venait de passer un petit cap dans l’estime de l’incube. Mais rien n’était gagné. C’est là un des risques de l’instabilité démoniaque incarnée par Levinski Hobbs. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Ven 8 Jan - 11:02 | |
| Si parfois dire un peu de vérité éloignait les petits curieux, des fois, la curiosité de ces petits curieux là étaient plus piquée qu'autre chose. C'était le prix à payer quand on discutait avec quelqu'un adossé au bar. Le seul intérêt du barman était qu'il pouvait couper court à la conversation en allant parler à quelqu'un d'autre : ça voulait en général tout dire. Mais Archi n'était vraiment pas de ce genre là. Il fallait vraiment pousser loin pour le mettre dans l'embarras ou le gêner. Dans tous les cas Archi était assez à l'aise oralement et excellait dans le maniement de la pirouette, tout ça avec un grand sourire franc et sincère. A part les pures agressions verbales et physiques (dont il avait également eut à faire avec son ancien travail), rien ne le dérangeait vraiment.
« Mannequin ? Ça ne se voit pas. »
Archibald adressa un sourire complice au jeune... mannequin donc. Il pouvait se permettre ce genre de petite ironie, le client affichait un sourire satisfait et suffisant depuis son entrée dans le bar, ça ne le dérangerait sûrement pas que pour une fois quelqu'un ne le bade pas (parce que ça devait manifestement arriver souvent). Le pauvre homme devait tellement être habitué aux filles et jeunes femmes hystérique que ça devait en être difficile à gérer (oui, pauvre chou.).
« Oui, à peu près. Je viens de la Terre. »
Ce n'était généralement pas le genre d'info qu'il distillait à tout va. Son entrée à Emeraudia avait pris 6 mois. Pendant la moitié d'une année il avait parcouru le monde à la recherche de portails interdimensionnels et croyez bien que ce n'était pas chose aisée à trouver. Il avait eut beaucoup de difficultés pour quitter la Terre mais maintenant que c'était fait, Archi se sentait comme un pur clandestin. Sa présence à Emeraudia n'était pas ce qu'on pourrait qualifier de 'prévue' et il avait du faire profil bas pendant un petit moment (avant de savoir que la venue de Terriens n'était pas extrêmement rare, en fait et donc suspecte). Puis il avait des projets dans cette dimension-ci et plus rien ne le retenait sur Terre.
La simple évocation de sa vie passée lui rappela immédiatement tout ce qu'il y avait perdu. Sa mère était morte il y'avait plusieurs mois de ça (cela ferait 1 an exactement en avril) et il n'avait rien pu faire pour la sauver. Il avait laissé son oncle, sa tante et ses cousins à leur vie propre, à 4. Jeremy, son oncle n'avait pas besoin de la présence d'Archi au quotidien : ça lui rappelait trop la mort récente de sa sœur, dont il était très proche. Archi ne pouvait plus compter sur le soutien non plus de son meilleur ami, ni même de sa fiancée (qui devaient couler des jours heureux ensemble allez savoir où), les deux l'ayant abandonné. Il ne lui restait que son père, père qu'il n'avait jamais connu et qui coulait des jours heureux (du moins on l'espérait) à Emeraudia, à Savoir plus précisément, sans même se douter de l’existence de son fils. Le jeune Archibald Grant s'était fait la promesse solennelle de le retrouver.
« Hein ? Barman... Parce qu'il faut bien vivre. »
Lev venait de sortir Archi de ses pensées mais ça n'avait pas empêché le barman de finir de lui répondre avec un grand sourire bien faux-cul. Il avait plus envie de pleurer quand il voyait sa vie actuelle comparée à celle d'il y'a un an, mais la vie va ainsi : elle est imprévisible. Il fallait bien faire avec et avancer.
Archi se sépara quelques instants du jeune mannequin et prétexta essuyer des verres propres pour se retourner. L'accumulation de ses deux travails le rendait à la longue particulièrement harassé... dans ses deux travails. Il essayait toujours de faire bonne figure, mais c'était parfois difficile. Archi avait toujours été un gros travailleur, mais il n'avait jamais été à la rue, comme ici. Il se rendait à présent compte que travailler la nuit ET le jour offrait plus d'inconvénients que ça n'offrait de perspectives d'avenir. Dès qu'il pouvait, il savait qu'il quitterait un des deux boulots. Tant pis pour son entrée à la Tour Bleue, il la reporterait. La santé passait avant tout.
Archi entendit le mannequin lui donner son nom. Lev. Prénom original, ça devait sûrement être le diminutif de quelque chose. Archi se retourna toujours en essuyant un verre, planta ses prunelles bleu électriques dans celle du client et lui répondit après une petite hésitation :
« On m'appelle Archi. »
La tentation étant trop grande, il ne put s'empêcher de rajouter :
« Lev, c'est le diminutif de quoi ? »
La glace était brisée, on verrait bien ce que ferait le mannequin par la suite. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Sam 9 Jan - 0:41 | |
| Lev ne put que sourire à la réponse du barman. Il ne le prenait pas au sérieux une seule seconde et quand bien même il pense sincèrement ce qu’il avait répondu, en toute franchise, le démon s’en fichait totalement. Il était beaucoup trop vieux pour se soucier des avis d’autrui sur sa petite personne… Et comme en bonus il était du genre imbuvable, il valait mieux qu’il soit indifférent aux opinions d’autrui sur son sujet. C’était conseillé, lorsqu’on se comportait comme un sal*pard de première classe. Ce qui fit tiquer l’incube, en revanche, fut la révélation qui suivit cette pseudo insulte.
« De terre ? Vraiment ? »
Ca faisait un petit bout de temps qu’il n’avait pas croisé un terrien pur souche, ça faisait plaisir, mine de rien. Il avait passé tant de temps sur cette bonne vieille planète à présent désœuvrée et pas uniquement parce qu’il ‘lavait quitté, non non, ça avait commencé un petit peu plus tôt, quand même…. Plus ça allait, et plus ce barman avait un petit quelque chose qui plaisait bien au démon. Sincèrement. Il n’allait pas non plus lui demander de l’épouser, mais il pourrait peut-être un petit peu jouer avec lui.
« Ca fait longtemps que je n’ai pas croisé un terrien, ça fait plaisir. Tu étais dans quel coin ? »
Si Lev avait eu un minimum d’empathie, sans doute aurait-il pu remarquer le trouble chez le jeune homme qui lui faisait face alors qu’il mentionnait la terre et que ses pensait filaient à des galaxies de là… Oui… mais non. Lev restait un petit incube imbu de sa personne qui ne regardait pas ce qui se passait autour de lui et accordait encore moins d’importance aux sentiments d’autrui qu’à ses fringues personnelles. A noter qu’il ne prend pas non plus grand soin de ses vêtements, cela indique à quel point il s’intéresse aux émotions de son entourage.
« Un point pour toi. Mais il y a plein d’autres façons de gagner sa vie, et sans doute plus simples, moins fatigantes. »
Lev, lui, avait travaillé dans des bars uniquement pour draguer. Il se doutait que la majorité des barman ne fonctionnait pas comme lui, et que si certains le faisaient, sans doute ne l’avoueraient-ils pas. Il y avait comme une sorte de malaise autour de ce genre de situation. Une gène que l’incube ne s’expliquait pas. Pourquoi s’en cacher après tout ? Tout le monde draguait, que ce soit au boulot, en boîte, dans la rue… Qu’importe la situation, le lieu, les gens draguent puisqu’ils sortent ensemble. Alors à quoi bon nier l’évidence ? Il ne comprenait pas.
« On t’appelle Archi ? Parce que c’est pas ton nom ? A moins que tu ne sois un agent infiltré et que tu aies une identité secrète… »
Il plaisantait, bien sûr… Enfin… Finalement, travailler à la Tour et avoir des couvertures c’était un petit peu ça aussi… faire croire qu’on fait une chose pour en effectuer une autre… Mais il n’avait pas très envie de s’étendre sur le sujet, il se demander juste, sincèrement, pourquoi il lui avait répondu un truc du genre… généralement, on dit simplement ‘je m’appelle un tel’ et rarement ‘on m’appelle comme ça’… c’était original, comme façon de se présenter, il fallait au moins lui reconnaître ça.
Quant à son prénom à lui, Lev, étant donné qu’il avait toujours eu ce nom et qu’en toute franchise, il n’avait jamais eu envie d’en changer, quelle que soit son apparence physique… Bon, ok, si il était avec un physique féminin, il changeait, mais il n’allait pas chercher très loin, se contentant d’un prénom basique, proche du sien comme Lea, ou Leia… Et bien il n’avait jamais pensé que son prénom puisse être ‘spécial’ ou ‘original’. L’originalité ne venait-elle pas de ce dont on était habitué ? Etant parfaitement habitué à son prénom, il ne ‘lavait jamais trouvé franchement original.
« Qu’est ce qui te fait croire que c’est un diminutif ? »
Lev l’observait, esquissant un sourire en coin. Il jeta un œil à sa montre. Il avait encore un peu de temps devant lui, mais plus tellement, bientôt, il lui faudrait filer, rejoindre les autres et envahir le monde de la nuit. Il profita de son dernier moment de répit pour commander autre chose :
« Je vais prendre un demi en plus. »
Oui, il deviendrait presque poli, comme ça, vu de loin. Incroyable, non ? Il poursuivit, afin de finalement répondre a barman :
« Sinon c’est Levinski. »
Mais ça faisait des millénaires, au sens propre, qu’il avait abandonné son prénom pour le surnom qui lui convenait d’avantage. Bref, simple, incisif. Lev. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Sam 9 Jan - 21:56 | |
| On pouvait le dire, Archibald se détendait de minutes en minutes. Peut être que la compagnie de simples d'esprit ce mannequin lui faisait du bien, après tout. Il fallait dire que Lev ne se prenait pas le choux, c'était le moins que l'on puisse dire. D'ordinaire Archibald non plus, mais il était au travail et au travail on ne rigolait pas. Ça avait toujours été ainsi, la rigueur était la clé de la réussite (même si réussir en tant que barman, il s'en tamponnait un peu, en vrai).
Avec la fatigue et la décontraction du jeune homme, Archi se sentait presque comme un hippie jouant de la guitare au coin d'un feu. Bon, n'allons pas jusqu'à dire que le Terrien était prêt à trinquer avec Lev à la vie, aux femmes et aux nuits sans lendemain, mais il n'y avait pas à dire, la fatigue avait un petit effet désinhibant.
« Oui. Je suis né en Europe, en Angleterre. Londres, si tu connais. »
Oui alors là, on y était en plein : Archibald tutoyait son client. Il ne le faisait pas facilement à la première approche, mais là c'était venu naturellement. Lev mettait à l'aise. Malgré son apparence de garçon snob, imbu de sa personne et riche au possible (s'il avait cru pouvoir faire de la gentrification dans ce petit quartier urbain, il se mettait le doigt dans l’œil, le petit mannequin. Ici venait le peuple, oh!), Lev était quelqu'un de plutôt détendu et même de cool.
Quand le mannequin déclara qu'il y avait une foule de métier moins fatigants et mieux payés que celui de barman, Archibald ne put s’empêcher de rire. Franchement, ce n'était pas bosser au bar qui le fatiguait le plus. Certes il travaillait une bonne partie de la nuit mais s'il avait eu ses matinées pour se reposer, le métier aurait même été plutôt agréable. Le hic était que tôt le matin, il devait se lever pour enchaîner avec son job de livreur.
« Et encore tu n'as pas vu mon second travail ! »
Il n'y avait pas à douter, quand le jeune homme saurait qu'Archi avait un second travail, il le prendrait pour un vrai clochard ! Enfin, pas un clochard qui vit dans un carton chauffé luxueusement par un poêle à pétrole mais plutôt un mec qui est tellement fauché qu'il est obligé de cumuler deux jobs pour s'en sortir, ce qui était presque pire.
« Je crois que si je continue comme ça je fais finir à l'hospice, une canne à la main ... »
Quand Archibald donna son surnom, il ne se serait jamais attendu à la réponse du mannequin. Non (justement c'est très drôle), il n'était pas un agent sous couverture. S'il se faisait démasquer avant de même avoir tenté de rejoindre l'agence, ça promettait !
« Rien de très glorieux. Je m’appelle Archibald. Généralement on préfère juste m'appeler Archi. »
Concernant le surnom de Lev – parce que s'en était un – Archibald était sûr de lui. Parce que 'Lev' sonnait plus comme un surnom que comme un prénom, déjà. Et surtout parce qu'Archi lui même ne se faisait appeler presque jamais par son nom entier. Sans pour autant le détester, il le trouvait ancien et pas trop au goût du jour.
« Une intuition... »
Archi sourit et servit un demi au jeune mannequin. Il le trouvait sympathique en fait, ce petit prétentieux (même s'il ne lui avait absolument rien fait). Il fit glisser le verre sur le bar jusqu'à lui et lui lança :
« C'est pour moi. »
L'architecture du bar faisait que de l'extérieur, il était impossible de voir si le bar était rempli ou non, la seconde salle donnant sur l'arrière cours, mais non sur la rue principale. Ainsi, le jeune métis (bien qu'il l'ignora) encaissa un couple de client qui venaient d'arriver de derrière. Il les salua en les remerciant et écouta la confession de Lev. De Levinski, en fait, visiblement. Le mannequin venait de lui confier son vrai prénom (qui entre parenthèse n'était pas pire qu'Archibald) et Archi ne put s'empêcher d'afficher un sourire complice. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bar du Centre ville - Comynerin | Lev Mar 12 Jan - 10:56 | |
| C’était un humain (enfin, métis, mais ça il ne l’avait pas senti venir, le petit incube…) distrayant. Il discutait de choses pas trop ennuyeuses, et même s’il n’avait pas une jolie poitrine, il n’était pas désagréable à l’œil. De là à dire que l’incube envisageait une quelconque relation charnelle avec lui, n’exagérons rien, mais au moins avait-il l’avantage d’incarner un passe temps potable, en attendant mieux (à savoir de la gonzesse !!). Pour être plus sérieux, non Lev ne pensait pas qu’aux femmes. Non, non, des fois il pensait aussi aux relations intimes pouvant réunir deux personnes. Pardon ? Ca revient à peu près au même ? Soit… Etait-ce de sa faute, après tout, s’il était né incube ? Il n’avait jamais demandé à être ainsi, mais il le vivait très bien donc, au fond ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Et alors qu’ils parlaient des origines du jeune Archibald, Lev ne pu que sourire : « Oh oui, je connais même très bien. » Et sans doute bien mieux que le jeune homme. Il fallait dire qu’avec son âge, Lev avait vu de nombreuses choses évoluer et changer, Londres en faisant partie. Il avait toujours voyagé beaucoup : ça attirait moins les soupçons sur sa nature véritable (une personne qui ne prend pas une ride en trente ans, c’est louche alors sur plusieurs siècles…). Lev ne nota même pas le tutoiement, c’étai tellement logique et basique pour lui, que ça ne le choquait pas outre mesure. Et puis franchement, ils discutaient bien tous les deux non ? Alors autant se tutoyer directement ! « Ha parce que tu cumules ? » Deux emplois différents et celui-ci était le plus reposant ? Ok, il l’avouait, Lev était curieux de savoir ce que pouvait bien faire Archibald en plus de barman… Et comme il n’était pas du genre à se poser de nombreuses questions sans les formuler à haute et intelligible voix, il s’enquit donc : « C’est quoi le second ? » Pour ce qui était de l’hospice, Lev ne put que sourire. Il y avait un peu d’exagération, il avait beau n’être qu’humain, il était encore loin de l’hospice tout de même… « Je pense que tu as encore un peu de temps devant toi. Bon, pour ce qui est du centre de rééducation en revanche, je ne sais pas trop… » Ben quoi ? C’était vrai, non ? S’il se cassait en petits morceaux, il allait devoir passer par la case rééducation (avant d’être un vieux croulant), même si du point de vue du démon, Archibald serait vieux avant même qu’il n’ait eu le temps de dire ‘tentation’. Les humains et leur durée de vie limitée… C’était un petit peu triste. Pour ce qui était de son prénom véritable, finalement révélé, l’incube hocha doucement la tête : « C’est original. Ca faisait un moment que je n’avais pas entendu ce prénom. » C’était un vieux prénom qui ne s’entendait plus beaucoup. Il était donc surprenant, mais aussi agréable de voir que certains résistaient malgré les âges. Même si finalement, il n’était que question de mode et beaucoup disparaissaient pour mieux revenir (certains en revanche étaient destinés à disparaître à jamais… et ce n’était pas forcément une grande perte). Il commanda de la bière, histoire de débuter sa soirée tout doucement (bien qu’en soit Lev ne soit jamais ivre, était-ce parce qu’il était plus résistant ou tout simplement parce que on organisme démoniaque absorbait sans problème l’alcool ? Aucune idée, de toute façon, il n’avait pas pour but de se mettre en miette tout seul, ce n’était pas dans son intérêt. « Merci. » Le temps passant, Lev reprit, sans hésiter et sans attente particulière non plus : « Tu fais quelque chose ce soir ? » Non, il ne le draguait pas, il n’était pas en période ‘hommes’. S’il avait eu des aventures avec des hommes dans sa longue existence ce n’était pas au goût du jour. Peut-être y reviendrait-il un jour plus ou moins proche. Mais ce soir il n’était pas dans cette optique. « On va faire une petite sortie entre collègues, si jamais ça te tente. Décontract et drague au programme. On a de très bonnes adresses. » Libre à son interlocuteur d’accepter ou de refuser, quelle que soit la réponse, le démone n’en serait pas vexé. Mais alors, pas le moins du monde. |
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